jeudi 20 janvier 2011

Les chemins de la modernité (2) - Un intrus venu du passé

Ce n'était pas du tout prévu : voilà que Rameau s'invite dans cette série naissante. Oh, je sais, il n'y a rien de plus banal et de plus creux de prendre un compositeur X ou Y et de s'extasier le petit doigt en l'air "Oh, comme c'est modeeeeerne ! Pour son épooooque, quand même !". Oui, c'est banal, et pour la plupart des compositeurs je balaierais d'un revers de la main ce genre de raisonnement, mais voilà : en écoutant le beau programme de concert consacré par Jordi Savall aux suites d'opéra de Rameau (que j'ai eu le plaisir d'entendre dans les excellentes conditions de l'Arsenal de Metz, et non dans les vastes steppes de la Salle Pleyel), je me disais qu'avec Rameau, je n'y arrivais pas. Comparaison est déraison, sans doute : mais il y a quelque chose d'un Schoenberg dans la manière impavide dont Rameau conquiert des territoires sonores qui stupéfient non seulement leurs contemporains, mais nous aussi des décennies ou des siècles plus tard.
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