mercredi 9 mars 2011

2011/2012, Une saison à l'Opéra de Paris

Vous n'y couperez pas, voilà mon indispensable commentaire de la saison lyrique de l'Opéra, faisant suite à un message précédent présentant en détail la saison 2011/2012 du Ballet de l'Opéra. En avant, marche !


Salomé (Strauss)
La précédente reprise de cet opéra avait fait un score redoutable : 80 % de remplissage pour un opéra pas spécialement confidentiel, c’est redoutable. C’est certainement pour faire encore mieux que Nicolas Joel l’a reprogrammée dès cette saison, qui plus est en ouverture de saison, soit à un moment où, sauf événement, les gens ont d’autres pensées en tête que d’envahir les maisons d’opéra. L’argent va couler à flot dans les caisses de l’Opéra.
Dans la distribution, on notera avec amusement que le site de l'Opéra annonce Jukka Rasilainen en Garde-chasse, ce qui laisse penser à une fusion assez improbable entre Salomé et La petite renarde rusée ;  pour le reste, l'événement (qui n'est pas une surprise), c'est la présence d'Angela Denoke, Salomé proprement sidérante, entourée par de vieux troupiers qui connaissent l'œuvre par cœur (je n'aime pas du tout Doris Soffel !) ; Juha Uusitalo devrait assurer le rôle de Jochanaan sans faillir, mais également sans séduire. Quant au chef, j'ai bien du mal avec lui : j'ai déjà vu Pinchas Steinberg excellent, je l'ai déjà vu pétaradant et vulgaire ; à vous de voir.
Ah, la production ? La production de Lev Dodine, créée encore sous Gall, n'était pas assez ancienne, on recourt donc à une production encore antérieure, restée dans les cartons de l'Opéra on ne sait pas pourquoi depuis tout ce temps, alors même qu'elle n'avait rien de légendaire. Elle est même trop ancienne pour que je l'aie vue : même si on peut supposer que son metteur en scène André Engel viendra la remonter, il est difficile d'en espérer grand-chose.

La Clémence de Titus (Mozart)
Willy Decker est la première victime de l'ère Joel : ce dernier semble en effet apprécier les productions de ce metteur en scène souvent invité autrefois par Hugues Gall, mais Decker, qui est un homme de grand talent, n'est pas invité ou ne veut pas venir pour remonter ces productions. Résultat, des catastrophes scéniques qui ne sont pas dues au travail de Decker malgré ce qu'écrivent des journalistes peu scrupuleux, mais à des répétitions insuffisantes et bâclées. On l'a déjà vu pour La Ville morte, Le vaisseau fantôme, et quoi d'autre ? Cela dit, cette Clémence n'était pas non plus un spectacle fabuleux...
Dans la distribution, on note particulièrement l'excellente Stéphanie d'Oustrac, qui mériterait une notoriété bien plus grande ; mais, aux côtés d'un chef incontestablement mozartien mais peu vif, il faudra supporter la voix blanche et les airs évaporés du ténor Klaus Florian Vogt, qui risque de suffire à me détourner du spectacle. À moins, évidemment, que comme tout chanteur qui se respecte à l'Opéra de Paris, il ne se décide à annuler sa participation.

Faust (Gounod)
Moi aussi, j’ai entendu ma grand-mère chantonner Gloire immortelle de nos aïeux qu’elle avait appris à l’école, mais ce n’est pas une raison.
La distribution est à peu près aussi vieillotte que l'œuvre :Inva Mula est une sorte de résurgence des années 50, et Roberto Alagna, s'il est au cœur de son répertoire, n'a pas l'intelligence qui transcenderait cet opéra stupide en quelque chose d'intéressant. Reste une belle brochette d'inconnus dans les rôles secondaires et un chef qui est un peu à la musique ce que Gérard Longuet est à la politique, quelqu'un qu'on croyait mort depuis longtemps mais qui refait soudain surface. C'est bien d'avoir des amis.
Pour la mise en scène, Nicolas Joel a choisi avec un instinct très sûr l’un des plus médiocres metteurs en scène français, l’ancien professeur de lettres et directeur de l’Opéra de Paris Jean-Louis Martinoty, dont on a vu jusqu’à la lie les médiocres et surchargées Noces de Figaro qu’il avait signées au TCE (DVD, à fuir), sans parler d’un Thésée de Lully qui était une insulte à l’intelligence. Le spectacle de la saison, à coup sûr.

Tannhäuser (Wagner)
Autre petit raté inhérent au premier jour de publication, le site de l'Opéra annonce pour Tannhäuser une durée de "4 h 25 sans entracte". Je propose qu'on n'en reste pas là et qu'on joue directement à la suite Parsifal, toujours sans entractes, histoire d'achever spectateurs et chanteurs de façon un peu plus certaine.
Il n'est pas difficile aujourd'hui d'afficher des distributions brillantes chez Wagner, et il faut bien dire que celle-ci peut faire envie. L'attraction principale, ce sont les débuts parisiens, fort tardifs, de Nina Stemme, beaucoup plus que la trop valorisée Sophie Koch, fort médiocre Compositeur il y a quelques mois. À ses côtés, Christof Fischesser, Christopher Ventris et Stéphane Degout, franchement, ça se laisse écouter. La grande inconnue pour moi reste donc le chef, dont la carrière en France aura été très discrète jusqu'ici (encore que... n'est-ce pas lui qui a massacré une Damnation de Faust à Bastille il y a quelques années ?). 
La production, enfin, porte la griffe Carsen : du beau travail, par conséquent, intelligent et soigné, mais contrairement à d'autres productions du metteur en scène canadien, sans amener beaucoup de pistes nouvelles.

Lulu (Berg)
Encore une production de Decker, donc encore un fort risque de reprise bâclée, pour une production déjà ancienne qui n'était pas sans mérite. L'œuvre, bien sûr, est un chef-d'œuvre dont on ne se lasse pas, avec une distribution classique dominée par la Lulu de Laura Aikin, déjà souvent invitée à Paris pour ce rôle, et la Geschwitz de Jennifer Larmore, déjà étrennée sur plusieurs scènes. On reverra avec grand plaisir le Schigolch du vétéran Franz Grundheber ; Vincent Le Texier en Dr. Schön, en revanche, est une erreur de distribution patente. Inconnue sur le chef.

La forza del destino (Verdi)
N'hésitons pas à le dire : un des opéras les plus stupides du répertoire, certes doté en partie de musique intéressante, mais qui ne justifie aucunement d'être monté en version scénique. Chez les chanteurs, pas grand-chose à signaler : Marcelo Alvarez a certes une belle voix, mais rien d'autre, ni intelligence musicale, ni talent scénique, et Violeta Urmana m'a toujours copieusement ennuyé. Les lecteurs confirmés de ce blog en seront peut-être surpris, mais si je me décidais à aller voir cette production, ce serait pour le chef, Philippe Jordan : je ne reviens pas sur ses prestations wagnériennes calamiteuses à l'Opéra, mais je l'avais entendu diriger un magnifique Bal masqué (autre opéra qui ne fatigue pas le cerveau) à Berlin. Donc après tout, laissons-lui au moins cette chance !

La Cenerentola (Rossini)
1988, parfaitement. Non, ce n’est pas la date de création de la production, c’est celle de la mort de son metteur en scène, la production est encore plus ancienne, bien sûr (Joel ne parvient pas encore à faire revenir les morts pour de vraies nouvelles productions). Ce qui veut dire qu’on récupère les décors et qu’un vague sous-assistant, qui se souvient encore d’avoir croisé Ponnelle une fois à la cantine de l’Opéra de Munich et se sent donc investi de l’esprit du maître, va plaquer là-dedans une vague direction d’acteurs. Ce n'est pas très glorieux d'aller piquer dans les poubelles, en l'occurrence celles, justement, de l'Opéra de Munich, plutôt que de donner de l'argent à un artiste d'aujourd'hui qui créerait une vraie nouvelle production, à la façon de celle montée il y a un an pour les jeunes du Studio de l'Opéra de Munich par Arpad Schilling, que j'avais trouvée fabuleuse... 
Distribution d'honnête scène provinciale, et chef indéboulonnable, Bruno Campanella, qui n'a pourtant jamais fait de miracles mais a dirigé la quasi-totalité des séries rossiniennes à l'Opéra sans qu'on comprenne pourquoi.
Manon (Massenet)
Coline Serreau a monté déjà deux productions à l'Opéra, une Chauve-Souris d'un ennui mortel sauf le ballet et un Barbier de Séville arabo-andalou d'une grande banalité. Mais le manque de talent n'a jamais empêché de faire carrière, y compris à l'Opéra. Vu l'œuvre qu'on lui confie, il n'y aura pas grand mal, à vrai dire, surtout que le seul but du spectacle est de mettre en valeur Natalie Dessay, ou ses remplaçantes. Que dire de plus ? Tant pis pour ceux qui n'ont pas mieux à faire que d'aller voir ça, leur vie ne doit pas être bien passionnante.
La dame de pique (Tchaikovski)
La dame de Pique  est un opéra que j'aime plutôt bien, mais je n'avais du tout apprécié la production créée sous Gall par Lev Dodine, qui apparaît dans le contexte des saisons de Nicolas Joel comme d'une audacieuse modernité, et je crois bien qu'il va falloir que je lui redonne sa chance, en espérant que le metteur en scène viendra remonter son spectacle. La distribution n'est pas inintéressante, notamment la Comtesse sans doute très riche de Larissa Diadkova (qu'on avait entendu autrefois en Jezibaba dans Rusalka - cf. DVD) ; et je persiste à être fidèle à Olga Guryakova, même s'il est évident que sa voix ne vieillit pas très bien. Galouzine en Hermann, ça ne sent pas précisément le neuf, mais on pourra peut-être se consoler avec Evgeny Nikitin dans le rôle souvent sacrifié de Tomski, plutôt que par Ludovic Tézier, décidément trop raide.

 La Cerisaie (Fénelon)
Ses précédents opéras Salammbô  et Judith n'ont pas laissé de souvenirs impérissables (il est vrai que la mise en scène de Salammbô, signée Zambello, n'aidait vraiment pas). Au moins, le sujet est là, pour le reste, on peut aller voir, avec curiosité, mais sans attentes trop intenses.

Rigoletto (Verdi)
Je sais, je me répète, ou plutôt Nicolas Joel se répète : oeuvre idiote, production bâclée et poussiéreuse. J'aime bien Piotr Beczala, un vrai ténor intelligent, le reste (Lucic, Machaidze) honnête mais sans étincelles. La reprise de routine parfaite. À 180 € en première catégorie, ça va de soi.

Pelléas et Mélisande (Debussy)
Production ancienne également (commandée par Gerard Mortier pour Salzbourg en 1995), mais assez réussie, et avec l'assurance que le metteur en scène Robert Wilson viendra la remonter, puisqu'il a l'intelligence de s'assurer par contrat qu'on ne reprendra pas ses spectacles sans lui. Mortier avait d'ailleurs ouvert son mandat en septembre 2004 avec une reprise inoubliable de ce spectacle, avec Mireille Delunsch en Mélisande, Sylvain Cambreling et un orchestre en extase dans la fosse. Ici, ce sera Philippe Jordan, dont le talent n'est plus si hors de doute ; dans la distribution, on attendra beaucoup plus de Stéphane Degout (Pelléas) et Anne-Sofie von Otter (Geneviève) que de Vincent Le Texier (Golaud) ou Elena Tsallagova (Mélisande).

La veuve joyeuse (Lehar)
Ce qui est terrible avec l'opérette, c'est qu'en général ce n'est pas drôle en plus d'être musicalement indigent. Celle-là en est un parfait exemple, et ressortir cette production créée il y a une décennie pour la merveilleuse Karita Mattila en y affichant la triste Susan Graham, ce n'est vraiment pas un cadeau. Ce serait pour les fêtes, encore, je comprendrais, mais là, au mois de mars...


Don Giovanni ( Mozart)
Créée le jour du 250e anniversaire de la naissance de Mozart, cette production qui marquait les débuts à l’opéra du cinéaste Michael Hanecke a été l’un des moments les plus marquants du mandat de Gerard Mortier. Très musicale, très émouvante, très angoissante, elle avait cependant perdu une bonne partie de son efficacité par son transfert de Garnier à Bastille, où elle sera donc redonnée une fois de plus. Peter Mattei est un Don Giovanni incontestable, pour la voix comme pour la prestance ;  le trio de dames, en revanche, a beau être entièrement français, il est tout de même très sous-dimensionné, surtout pour Bastille. Quant à Philippe Jordan dans Mozart, no comment !

Cavalleria Rusticana/I Pagliacci (Mascagni/Leoncavallo)
« Je ne suis pas conservateur, je suis réactionnaire », dit paraît-il Giancarlo del Monaco, inlassablement réinvité par Joel malgré l’échec patent de son Andrea Chénier et de sa récente Francesca da Rimini. Là encore, il ne s’agit pas d’une nouvelle production, mais de l’import d’une vieille production passée par tous les théâtres d’Europe (en tout cas les mauvais) et disponible en DVD avec une distribution proche de celle proposée par Joel : autant dire que le suspense est faible. Ajoutez à cela deux œuvres musicalement et théâtralement nulles, d’une confondante vulgarité : laissons cela à ceux qui, hélas pour eux, ne connaissent pas mieux. Distribution passe-partout, que même un ignorant comme moi dans ce répertoire pourrait pondre, et l'inévitable Inva Mula, décidément collée à toutes les sauces.
Nicolas Joel semble en tout cas avoir compris que le public s'en fiche, de ses sottises véristes : cette fois, pas de tarif haut de gamme à 180 €...

Le Barbier de Séville (Rossini)
Une production dont je parlais plus haut, fonctionnelle mais sans génie, et pour une fois un autre chef (pas forcément plus vif) que Bruno Campanella pour Rossini. La distribution est un bégaiement, ce qui n'empêche pas les places de monter tout de même à 180 €.Re

Hippolyte et Aricie (Rameau)
Ne boudons pas notre plaisir : il était temps que la première tragédie lyrique de Rameau retrouve le chemin de la ville où elle a été créée. Bien sûr, ne rêvons pas, nous n'aurons pas droit à une nouvelle production, mais à une importation en provenance de Toulouse, où la production du critique musical Ivan Alexandre avait eu beaucoup de succès (mais je n'ai pas compris si elle était réac et fêtée comme telle ou vraiment intéressante). Le point noir, c'est bien sûr Emmanuelle Haïm et son orchestre (comme on disait Verchuren et son orchestre autrefois), mais je crois sincèrement qu'elle sera moins nuisible chez Rameau que récemment chez Haendel. Dans la distribution, on peut être très inquiet du choix d'Anne-Catherine Gillet en Aricie, après sa Micaela (à l'Opéra Comique) peu convaincante, qui laissait entendre une voix vieillotte et un timbre assez acide, mais la présence de Topi Lehtipuu et de Stéphane Degout suffisent à interdire de se priver totalement de ce spectacle.

Arabella (Strauss)
Autre fausse nouvelle production, habilement dissimulée cette fois, cette Arabella mise en scène par Marco Arturo Marelli (déjà invité par Joel pour La Sonnambula, que je n'avais pas vue) arrive à Paris dans les bagages de Philippe Jordan qui l'avait créée dans son poste précédent à Graz, et il est charmant d'apprendre que Paris est en fait situé dans la banlieue de cette ville autrichienne. Je ne suis pas un grand amateur des opéras de Strauss en général, certes, mais Arabella n'est dans ce corpus pas vraiment le plus grand chef-d'œuvre, en partie à cause d'un livret assez sidérant de vacuité (oui, oui, c'est bien Hofmannsthal...). Et Renée Fleming, cette escroquerie vivante, qui n'a jamais su chanter une phrase de Strauss sans glousser au milieu, est suffisamment dissuasive pour moi (sans parler de Doris Soffel, déjà citée, que je n'ai pas appris à aimer au cours de la rédaction de ce message). Dommage, car le reste de la distribution est incontestablement avenant : Julia Kleiter ou Genia Kühmeier, Michael Volle, ce n'est pas rien, tout de même.

L'amour des trois Oranges (Prokofiev)
Et on termine la saison par une reprise de routine d'une œuvre divertissante mais pas géniale, dans une production (Mortier) divertissante mais pas géniale, avec une distribution expérimentée. Si on n'a rien de mieux à faire...

La suite, à savoir un commentaire plus synthétique concernant le choix des œuvres, les productions et la politique de distribution, ce sera pour un autre jour... Sans parler des tarifs et des abonnements, autre grand sujet du moment !

4 commentaires:

  1. Gottesmann Pascal9/3/11 17:52

    -Merci Monsieur le procureur Desproges. Maître Rego, c'est à vous.
    -Merci Monsieur le président, de quoi accuse ton mon client Nicolas Joel ici présent. De créer des saisons déplorables constituant des insultes à l'intelligence et au bon goût. Des spectacles devant lesquels le mélomane de base aurait envie de se jeter du haut du second balcon en poussant un contre mi bémol qui aurait fait palir Mado Robin d'envie. Sachez qu'il n'en est rien et que mon client ici présent est innocent et répond à un désir du impèrieu du public fréquentant l'opéra de s'amuser sans se prendre la tête tout en faisant croire qu'il fait partie de l'élite intellectuelle du pays.
    Le public parisien (enfin celui que je viens de décrire) à longuement souffert pendant le mandat de Monsieur Mortier. Celui ci, avec sa tête de centriste mormon qui vient d'apprendre qu'il a un controle fiscal tenta, le monstre, de déranger, de titiller et oh comble de l'impudence, de faire réfléchir les spectateurs, alors qu'ils ne révait que de piquer un roupillon dans leur place à 180€.
    Parlons donc maintenant des intrigues sentimentales se situant quelque part entre SOUS LE SOLEIL et PLUS BELLE LA VIE. Dans ce monde opératique merveilleu, tout est clair, net et précis. Le gentil ténor aime la douce soprano mais l'infame baryton veut les tuer. Les pauvres poitrinaires amoureuses font toujours pleurer les mémés et cette indigence permet au moins de se concentrer sur des détails importants du spectacle. Comment la fauteuil peut il supporter le ténor de 130 Kilo? Est ce que les avions vont se poser sur la scène d'Orange en voyant la diva debout et bras écartés comme un aiguilleur du ciel ou surtout, à quoi peut bien penser le corniste qui ne joue que 10 secondes au début et 5 à la fin mais est quand même obligé de rester trois heures dans la fosse avec ses camarades. En somme, le cerveau est mis sur off et serait tout à fait disponible pour des publicités pour Coca Cola si celles ci lui étaient présentées. Car il faut le savoir, l'opéra est le TF1 du riche. On consomme les mêmes aneries mais les décors et costumes sont beaux beau et puis il y a la musique.
    Enfin, j'aimerais soulever un point absolument capital dans le monde de l'opéra tel que je le défend. L'omniprésence et le culte de la star. Car il faut le savoir, l'amateur d'opéra a une âme de groupie et, s'il n'était les convenances, l'arrivée de la diva serait acceuillie par les mêmes cris hystériques que ceux que poussent les lolitas au concert de Tokio Hotel. Il faut voir les centaines de personne à la sortie des artistes qui seraient prèt à estropier leur voisin nonagénaire et à marcher sur leur voisine enceinte de 8 mois pour obtenir le précieu paraphe des mains de leur idole visiblement effrayée.
    Pour conclure, monsieur le président, comprenez juste que mon client essaie de respecter les gouts des spectateurs. Et si ces dits spectateurs ont des gouts déplorables, cela ne présage rien de bon pour la qualité du spectacle.

    P.S. : Pour ceux qui n'auraient pas reconnu, ceci est un pastiche d'une émission de radio des années 80 intitulée LE TRIBUNAL DES FLAGRANDS DÉLIRES. La mauvaise foi évidente et le talent certain du texte de Rameau m'avaient tellement fait penser aux piques du procureur Pierre Desproges que j'avais voulu (mal) imiter les plaidoiries de l'avocat Luis Rego.

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  2. Bravo pour ce commentaire comme on n'a pas la chance d'en avoir tous les jours ! "L'opéra est le TF1 du riche", c'est exactement, très bien vu ! Je m'en resservirai, avec votre permission!
    (en fait, dans ce cas précis, je ne suis même pas tellement de mauvaise foi [j'ai même dit du bien de plusieurs distributions, si], mais bon, ne faisons pas les difficiles...).

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  3. Raffaello11/3/11 17:15

    Oui, enfin, à chacun ses références "culturelles"…
    Quant à ceux qui ont subi dans une atroce souffrance l'ère Mortier, ce n'est certes pas de mauvaise foi qu'il faut les accuser, mais d'une bêtise crasse, celle-là même qui les fait se pâmer devant les petites joëlleries, dont les musées opératiques les plus poussiéreux même ne veulent plus!

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  4. Pascal Gottesmann20/3/11 08:51

    Merci pour vos compliments cher Rameau. Oui je vous donne la permission de réutiliser ma phrase qui accompagnera vos sarcasmes contre le pauvre Monsieur Joel et ses acolytes

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