vendredi 21 octobre 2011

Où ce méchant blog gauchiste se mêle de parler de management, et même pas pour s'en moquer

Ça commence sérieusement à sentir le roussi à l’Opéra de Paris. Le Canard enchaîné ne mâche pas ses mots à propos de la récente production de Faust (numéro du 5 octobre) : ce que fait Alagna « n’est pas vraiment artiste. Il défonce la baraque assez grossièrement, sans doute pour prouver qu’il pourra chanter Aida » (Luc Décygnes a bien raison de faire semblant d’oublier qu’il a déjà chanté Radamès à la Scala…) ; Inva Mula « a une diction si parfaite qu’on se demande en quelle langue elle chante » ; et surtout, surtout, en noir sur blanc, sans fioriture, « la mise en scène de Jean-Louis Martinoty n’aurait jamais dû être présentée à Bastille s’il y avait eu un directeur digne de ce nom ». Les syndicats on fait ce qu’ils ont pu pour sauver la réputation de la maison en annulant plusieurs représentations de ce spectacle de la honte (y compris la diffusion dans les cinémas), mais la question est bel et bien posée : comment faire pour qu’il y ait enfin « un directeur digne de ce nom » dans la maison ?


Qu’on ne compte pas sur moi pour invoquer la maladie de Nicolas Joel et d’en faire une porte de sortie honorable. Il y a bien d’autres raisons de mettre à la porte cet autoproclamé « grand connaisseur des voix », qui voulait tant rendre au public les grands chefs-d’œuvre du répertoire et les grandes mises en scène classiques dont le public des braves gens avaient été privé depuis tant d’années par la dictature des gardes rouges de l’avant-garde brechtienne (oui, « brechtien », dans ce monde, est une insulte). Première raison de déchanter : la « majorité silencieuse » qu’il supposait s’est révélée bien fuyante : il n’y a pas eu grand monde pour défendre ses amis Giancarlo del Monaco, Jean-Louis Martinoty ou Ezio Frigerio (le décorateur-saboteur de La Donna del Lago) ; l’appétit pour un grand répertoire oublié n’est tout simplement pas là, comme le montrent les taux de remplissage décevants de Francesca da Rimini ou André Chénier (même Mireille n’a pas fait un score si honorable, restant en-deçà du moindre ballet un tant soit peu classique à Garnier) ; et le pari de programmer des œuvres simplement parce qu’on pouvait mettre la main sur l’interprète de son cœur, quitte à louer une production ailleurs ou à fouiller dans les nids à poussière des ateliers Berthier, a montré ses limites : ne reparlons pas de la pauvre Salomé que n’avait vraiment pas mérité la valeureuse Angela Denoke, mais souvenons-nous que Werther, monté pour Sophie Koch, avait durement peiné à faire le plein, malgré le recours à un Jonas Kaufmann pourtant autrement plus vendeur que la Mulhousienne de service.
Le plus inquiétant, sans doute, c’est que même le ballet finit par être touché par le déclin de l’institution. Le spectacle Lifar/Ratmansky, certes affecté de tares impossibles à masquer (dont la nullité de la création de Ratmansky n’est pas nécessairement la plus gênante), s’est selon les soirs mal vendu ou franchement très mal ; à la fin de la saison dernière, c’était le spectacle MacGregor qui avait pris, tandis que la location pour La source, qui est un enjeu essentiel de la saison chorégraphique de la maison, se traîne inexplicablement (certes il y a de nombreuses représentations, mais on n’avait pas connu de projet plus passionnant dans la maison depuis des années – je doute que ce blog soit lu par beaucoup de gens capables d’acheter des places à 92 €, mais si c’est le cas n’hésitez pas, le projet le mérite !). En cette veille de première (et soirée de générale), je n’aimerais pas être à la place de Jean-Guillaume Bart, en quelque sorte condamné au succès…
En tout état de cause, il n’est pas besoin de trouver un bouc émissaire pour le ballet : le problème s’appelle Brigitte Lefèvre, directrice de transition nommée en 1995 pour garder la place au chaud après le départ fracassant du farfelu Patrick Dupond, et toujours là depuis ; à 67 ans, elle est sans doute la seule à se croire capable de donner du dynamisme à une troupe dont le déclin ne peut désormais plus être masqué, entre étoiles établies qui s’ennuient à cent sous de l’heure (Le Riche et Gillot au premier rang…) et une relève passive, ou du moins réduite à la passivité (pour une Renavand, combien de Pagliero, de Cozette, de Hurel, de Ganio, de Heymann ?). La très probable nomination de Ludmila Pagliero demain soir est la Xième du genre, à tel point qu’on peut classer les nominations récentes en deux catégories, les cassés qu’on ne voit jamais (souvent les garçons) et les sans charisme qu’on voit toujours – Mlle Pagliero, à qui ont été confiées pas moins de 8 spectacles en moins de trois semaines, est de ce genre incassable et sans saveur.
On a souvent dit que le seul paramètre qui intéresse les huiles du Ministère de la Culture pour évaluer la direction de l’Opéra de Paris était la bonne santé financière et administrative de la maison, au détriment de l’image de la maison et des questions artistiques : la bonne nouvelle, si j’ose dire, c’est que tous les signaux sont aujourd’hui au rouge. L’Opéra est repris par un de ses démons, les grèves désormais programmées véritablement pour faire mal à la maison (premières de L’anatomie de la sensation et de Lifar/Ratmansky avec gala AROP, première de Faust et menaces sur la captation) : Nicolas Joel, dans une interview au Figaro qui fait un peu penser à celle du Professeur Tournesol dans Les Bijoux de la Castafiore, a beau jeu de dénoncer l’irresponsabilité des syndicats et de ne retenir de leurs revendications que celles (en effet caduques) relatives à la réforme du régime spécial des retraites. (Dans le numéro déjà cité du Canard, verbatim de Martine Aubry : « Je ne lis plus les articles, je ne m’arrête que sur la une, pour me marrer. Ce journal est devenu le deuxième journal satirique de France ». Bien dit !).
Je n’y connais pas grand-chose, mais il me semble évident que la première chose à faire dans une organisation quand il y a une crise de management, c’est de dire qu’il y a une crise de management. Pas d’accuser les syndicats, la gauche, la crise économique, les critiques, la météo ou que sais-je encore. Il y a une crise de management à l’Opéra de Paris. Et la seule mesure prise pour tenter de mettre un peu d’ordre est devenue un catalyseur de cette crise : ramasser une raclure de cabinets (ministériels, s’entend) qui se rêve grand patron n’a rien résolu, bien au contraire. Ces grèves ne sont pas un épiphénomène, elles sont un révélateur. Elles révèlent une maison sans projet, qui cherche à sauver ce qui peut l’être encore, qui subordonne le respect de ses missions à son fonctionnement administratif au lieu de partir de ces missions pour repenser son administration ; une maison incapable de développer une stratégie de communication moderne, n’avouant pas ce qu’elle fait, se contentant de mettre des affiches dans le métro (affiches totalement dépourvues de mystère, comme si en ce domaine il suffisait d’exposer la marchandise toute nue – regardez mes tomates, comme elles sont bien rouges !), s’enfermant dans la maquette immuable de ses publications papier, incapable de développer l’obligatoire storytelling, incapable de réagir de façon positive à l’imprévu… Je ne vous parle même pas du ping-pong journalistique entre Alain Lombard et Roberto Alagna pour Faust, qui avant même les grèves avaient commencé à transformer le tapis rouge en sables mouvants.
Le dernier épisode en date, au début de ce mois, est la prolongation parfaitement surréaliste de Philippe Jordan à la tête de l’Opéra. Nous sommes (je le rappelle pour ceux qui ne suivraient pas) en 2011 ; Philippe Jordan possédait un contrat courant jusqu’en 2015 : il n’y avait donc aucune urgence à le reconduire, et dans un contexte de crise ouverte dans la maison, il me semble qu’il y avait autre chose à faire que de maintenir à son poste un directeur musical qui a certes prouvé son talent, mais uniquement hors de l’Opéra de Paris, où ses prestations ont eu surtout le mérite de conforter la paresse d’une partie de l’orchestre, en alternant désastres et somnifères. En le nommant pour trois ans supplémentaires sans que soit réglé le sort du sieur Joel, l’Opéra obère ainsi le travail de son futur successeur en cherchant à engager les pouvoirs publics dans cette galère et sème de nouvelles tempêtes à moyenne échéance.
(c’est au passage une chose très amusante que parmi les soutiens affichés de Nicolas Joel figurent notamment les sieurs Agid et Tarondeau, auteurs de plusieurs publications anti-mortiéristes sur le management des grands opéras, délassement de cadres sup’ qui ne méritent guère qu’on les prenne au sérieux)
Quelques-uns ici n’ignorent peut-être pas que des élections sont annoncées pour le printemps prochain : il faut absolument espérer que la gauche revenue au pouvoir saura mettre le coup de balai nécessaire. Qu’on ne s’y trompe pas : ces alternances politiques ne sont pas une nouveauté ; Jean-Louis Martinoty avait été chassé de l’Opéra en 1988 par le retour de la gauche qui voulait placer Pierre Bergé, lequel fit à son tour les frais des législatives bérézinesques de 1993. Il n’est pas forcément nécessaire de pousser Joel à la démission, mais il faudra très vite lui trouver un successeur capable de reprendre en main la maison dès la fin de son mandat en 2015, quitte à vider provisoirement la fonction de l’essentiel de ses attributions. Pour le ballet, la solution devra être trouvée plus tôt. Je me demande s’il ne faudrait pas faire comme à Munich ou Berlin, en créant une structure administrative propre au ballet, devenu formellement indépendant de l’Opéra, pour qu’une réelle politique artistique puisse être menée, au lieu de voir une Brigitte Lefèvre intrépide courtisane prête à tous les retournements pour complaire au patron du moment (Sasha Waltz pour Mortier, Ratmansky pour Joel…).

Le message suivant portera encore sur l'Opéra de Paris, mais cette fois - ouf - sur de l'artistique : comme tous les petits camarades blogueurs, je reviendrai sur la première de La Source. Je me suis déjà énervé ici sur la probable nomination de Mlle Pagliero, je n'aurai donc plus à le faire, ouf !

8 commentaires:

  1. Dans un quotidien belge ("La Libre Belgique"), que je ne lis que très rarement, je suis tombé sur un article évoquant une possible arrivée de Serge Dorny à Paris (au terme du mandat de l'actuel directeur)… Or je n'ai jamais rien lu de semblable dans la presse française. Qu'en serait-il?

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  2. Parmi les lacunes de la direction de l'Opéra de Paris, 'Joel et sa clique' comme certains de l'Arop la désigne, tu aurais pu ajouter son manque de charisme, qui va de pair avec sa petite vision comptable des choses.
    Petite info : cette clique a refusé que Mortier soit invité à l'inauguration du restaurant de Garnier (malgré la suggestion de l'AROP), et on a pu voir sur forumopera, récemment, à quel point cette direction est sensible aux accusations d'anti-mortiérisme.
    Elle se montre très complexée, et on peut le comprendre.

    Vivement la constitution d'un axe 100% belge de Bruxelles à Madrid, en passant par Paris.

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  3. Je suis 100% OK avec vous sauf sur P Jordan. Ce genre de renégociation précoce est relativement monnaie courante : songez à Dudamel à LAPO et Welser-Möst à Cleveland...Leurs contrats respectifs ont été portés au delà 2015 alors qu'ils venaient presque de terminer leurs premières saisons. Un gros orchestre diesel comme celui de l'ONP et tout orchestre francophone par extension a besoin d'un chef fixe. Personne ne peut mettre en cause les compétences musicales de P Jordan c'est un chef de très haut niveau et l'un des rares à s'intéresser à l'opéra (quid de Dudamel ou Harding par exemple, eux aussi jeunes et peu portés sur l'opéra ?). Un chef permanent ce n'est pas seulement les répétitions et les prestations mais aussi les choix de composition des pupitres, la présidence des jury de concours et la présence aux comités artistiques. A défaut d'être le patron de la grande boutique, il est le général de l'orchestre et l'interlocuteur privilégié des musiciens. Joel va partir en 2015 (au mieux). Donc un nouveau directeur sera en place en 2015-2016. A moins d'être fou furieux, personne ne nommera un chef sans l'avoir fait tester par l'orchestre...Donc on sera, au mieux, à la saison 2017-2018...Je trouve au moins que sur ce coup là, Joel assure. Il évite l'attitude de Lissner qui a été "forcé" de nommer Baremboim jusqu'à la fin de son mandat histoire de ne pas avoir à trancher entre l'orchestre (qui veut Dudamel ou Harding) et le public (qui veut en majorité un italien)...Reste que Baremboim, archi occupé, est-il le meilleur choix pour un orchestre dont le niveau baisse sérieusement...
    De plus qui nommer l'ONP. Tous les grands chefs sont occupés et aiment de moins en moins l'opéra ou les metteurs en scène leur volent la vedette : Gergiev (on en parle même pas), Rattle (il est comblé à bErlin), Salonen (il ne veut pas revenir), Dudamel (est-il un chef lyrique), Harding (l'Orchestre le déteste), Nagano (je pense qu'il s'en fout)...

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  4. Merci pour ces commentaires, il y a matière à discussion dans tout ça... Alors dans l'ordre :
    @Raffaello Dorny est une hypothèse très intéressante, évidemment. Sur divers forums, il y avait un imbécile (Ouf1er de son surnom) qui passait son temps à présenter Dorny comme un monstre sans foi ni loi, mais dès qu'on lui demandait des détails, il n'y avait plus personne. Dorny a en tout cas un très bon bilan à Lyon, malgré des incursions dans le tradi dont on aurait pu se passer (les Peter Stein, pour le dire clairement). Le simple fait d'avoir réussi à attirer Kirill Petrenko pour Tristan est déjà un exploit...

    @David : intéressant, intéressant... Le manque de charisme de Joel est certainement un effet de sa maladie, au moins en partie; il est sûr qu'il ne se défend qu'à peine de tout ce dont on l'accuse, et laisser Tardieu parler n'est pas forcément une bonne stratégie. À propos de Tardieu, on peut s'interroger: comment Joel prend-il le fait de se voir flanqué par un directeur adjoint ? En dehors de la nécessité patente d'exfiltrer Tardieu du ministère de la Culture après le départ de sa protectrice Albanel, il y a peut-être là le signe d'une défiance du Ministère par rapport à Joel - même si, finalement, le remède est pire que le mal !

    @Pierre-Jean : Je comprends bien ce que vous dites, mais j'ai deux grosses objections :
    -le bilan artistique minable de Jordan, avec par exemple son Ariane bordélique comme pas deux, ou ce Ring somnifère ; ça n'enlève rien au talent in abstracto de Jordan, mais à Paris ça ne va pas, et ça ne fait que renforcer la paresse intrinsèque de l'orchestre ! Jordan n'est qui plus est visiblement pas un patron, pas quelqu'un qui sait obtenir ce qu'il veut, et dans cette position c'est une catastrophe.
    -la situation momentanée de l'Opéra, qui avait mieux à faire dans cette période de crise interne (les grèves ne sont visiblement que la partie émergée de l'iceberg) que de prendre des décisions engageant ainsi l'avenir. Une ou deux saisons de transition sans chef permanent, au point où on en est, n'auraient pas fait plus de mal...
    Quant au choix de son successeur, c'est là en effet la difficulté, mais je crois qu'il ne faut pas trop se focaliser sur les grands noms : après tout, on se rend compte aujourd'hui à quel point le choix de James Conlon, qui n'est certes pas un génie, aura été bénéfique pour la maison... C'est plutôt dans ce genre de direction qu'il faudrait chercher, quelqu'un pour qui l'Opéra serait le centre de sa carrière pour les années qui viennent.

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  5. signe des temps? Le Monde s'intéresserait-il à d'autres scènes lyriques qu'hexagonales? A lire aujourd'hui, un interview de Peter de Caluwe, patron de la Monnaie. Quand les idées sont au pouvoir (Maison d'Opéra de l'Année), il peut y avoir des ratés (épouvantable MeSc de l'Oedipe de Enesco par la fura Del Baus), mais quand même: c'était Oedipe! Quelle découverte musicale!
    Amis lyriques Parisiens, le bol d'air Brusselois ou Anversois vous fera du bien!
    Bien à vous tous- Denis-Lille

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  6. Ouh Raffaello, alors ça ce serait une excellente nouvelle !

    J’espère que ce n'est pas une 'prédiction' d'un journaliste qui n'avait rien d'autre à faire, mais plutôt fondé sur quelque chose de réel.

    Ce serait pour quand alors ? 2015 ?


    Denis, Paris est malheureusement dans les griffes des gens ambitieux mais incompétents, et le public est déjà tellement habitué à des mauvais spectacles qu'aujourd'hui un programme similaire à celui de la Monnaie aurait été violemment hué à Bastille/Garnier. Il fallait voir Faust à Bastille ou même Salomé (avec la pauvre Denoke danser "Haka des sept voiles",) pour réaliser que ça prendrait des années pour faire "les consommateurs" s'habituer que l'opéra doit avoir une ambition plus large que de fournir le divertissement bête pour son public.

    Sinon Lille c'est très bien aussi. ;)

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  7. @Denis On suit quand même en France l'actualité de la Monnaie depuis pas mal de temps, heureusement ! Mais comme vous dites, le déplacement de Machart est un peu un signe des temps...

    @Operacake Je ne suis pas si sûr que le mal soit si irrémédiable, quand je vois les réactions actuelles, la production de Martinoty massacrée par tout le monde ou encore (plus positif) le triomphe à la fin de la Katia Kabanova Marthaler de l'an passé... Et les places vides qui s'accumulent à l'ONP montrent que le public est au contraire en train de s'éloigner de l'institution (des centaines de places vides par soir à Salomé, plusieurs dizaines dimanche à Tannhäuser malgré la qualité du spectacle...). Plus PERSONNE, même les réacs finis sur ODB ou Concertclassik, ne défend véritablement les choix de Joel, pourtant accueilli à l'origine comme le sauveur...

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  8. Citer Pierre Combescot - Luc Decygnes, que je tiens pour le plus avant-gardiste critique d'opéra et de danse est un luxe! merci! J'avais le rêve d'envoyer la critique complète du Canard sur l'interminable fil ODB de ce Faust calamiteux(que j'ai vu seulement à la télé... et qui au final m'a bien fait rire).Je suis complètement d'accord avec vous! ODB aussi est risible...souvent!

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