Si vous ne le reconnaissez pas, il est vraiment urgent que vous alliez à Salzbourg |
OPERA
C'est dans la nature des choses que ce soit le secteur de l'opéra qui abrite la plus grosse idiotie du Festival : Puccini, La Bohème avec l'inoxydable Anna Netrebko. Comme si on ne jouait pas déjà dans le monde entier cette musique à deux sous. Il n'est pas de bon ton de dire que Puccini, c'est de la m... ; eh bien je le dis ; il n'est pas de bon ton de dire qu'Anna Netrebko, avec sa grande voix, est une interprète inintelligente, sans imagination : je le dis aussi. Signalons au passage que le déjà très oublié Peter Ruzicka, intendant de 2002 à 2006, avait déjà choisi de monter un Puccini comme une espèce de défi puéril à son prédécesseur Gerard Mortier : on le voit, le piteux geste symbolique de Pereira l'est d'autant plus qu'il n'est jamais qu'une copie.
À côté de cette imbécilité pour imbéciles (imbéciles fortunés de préférence), le Festival propose un diptyque qui n'est pas sans intérêt sur le papier : d'un côté, La Flûte enchantée, dirigée par Nikolaus Harnoncourt, dont je crains une certaine baisse d'inspiration, et mise en scène par Jens-Daniel Herzog, habile fabricant de spectacles oscillant entre modernité et tradition ; de l'autre, la suite de ladite Flûte, intitulée Le Labyrinthe ou le combat contre les éléments et écrite par Schikaneder pour le compositeur Peter von Winter (1798) : la production est entre les mains du respectable Ivor Bolton et d'une jeune metteuse en scène sur laquelle je connais trop peu de choses pour avoir même un simple préjugé. Hélas, il n'en est pas moins exclu que j'aille voir ce spectacle, pour une raison qui pourrait paraître annexe : la Cour de la Résidence, qui porte certes un nom pas désagréable, mais qui est un des pires lieux de spectacle que je connaisse. De deux choses l'une : soit il fait chaud, et vous y cuirez à grand feu ; soit il pleut, et non seulement vous serez congelé, mais en plus vous bénéficierez du bruit de la pluie sur la bâche qui la recouvre (à moins que le nouveau toit qu'on nous annonce soit efficace, mais j'y crois assez peu). Quand on pense que la dernière catégorie est à 40 € et la suivante à 100 €, on a vite fait son calcul.
Pour le reste, passons vite sur deux versions de concert baroqueuses, un Tamerlano sacrifié à la gloire douteuse de Placido Domingo (record de longévité dans le monde lyrique, mais aussi record de fausses notes) et un Re pastore monté pour Rolando Villazon ; le troisième ténor vedette, Jonas Kaufmann, qui chante tout de même beaucoup moins faux que le premier et annule pour le moment un peu moins souvent que le second, a droit lui à deux productions scéniques, une Ariane à Naxos première mouture confiée à Riccardo Chailly et la reprise de la Carmen du Festival de Pâques avec Magdalena Kozena et Simon Rattle ; je ne connais pas la chorégraphe Aletta Collins qui met en scène Carmen, mais il est regrettable qu'Ariane soit confiée au très conservateur Sven Eric Bechtolf, accessoirement responsable de la section théâtrale du Festival.
À côté de ces œuvres difficiles d'accès, réservées à un public extrêmement averti (Carmen, La Bohème, La Flûte enchantée, quels risques artistiques démesurés ! Quel souci de la découverte !), Alexander Pereira a choisi d'ouvrir la perspective vers le baroque et vers le XXe siècle. Dans les deux cas, le risque n'est pas si grand.
Le baroque est vraiment une rareté à Salzbourg : Mortier avait certes monté deux Monteverdi, il y a eu quelques Händel scéniques par le passé - tous des oratorios, bizarrement -, mais ce n'est vraiment pas la marque de fabrique du festival. Mais Pereira joue la sécurité : non seulement il ne fait, là encore, que coproduire avec un autre festival salzbourgeois, mais en plus il a sa star, cette fois Cecilia Bartoli pour la Cléopâtre de Giulio Cesare, dans une mise en scène des efficaces Patrice Caurier et Moshé Leiser. Pas inintéressant, mais trop cher...
Côté XXe siècle, il n'y a guère plus de risques, mais c'est cette fois l'oeuvre elle-même qui va attirer : Les soldats de Bernd Alois Zimmermann est une oeuvre tellement rare, elle est précédée d'une telle aura que le succès d'estime, au minimum, est assuré. Notez que je ne fais pas la fine bouche : je ferai partie de ceux qui se précipiteront sur cette rareté, mais cela ne m'empêche pas d'ironiser sur cette regrettable tendance à faire du répertoire du XXe siècle une sorte de cache-sexe de la misère artistique. Typiquement, c'est le seul spectacle du Festival (sous réserve du résultat de Carmen) à recourir à un metteur en scène représentant une certaine modernité théâtrale avec Alvis Hermanis - sans le moindre risque là encore, puisque les tradis les plus inébranlables aiment le théâtre contemporain pourvu qu'il ne vienne pas remettre en cause leurs certitudes sur ce qu'ils connaissent ou croient connaître.
Pour la suite des événements, Alexander Pereira a également annoncé une politique suivie de commandes d'oeuvres nouvelles : pour 2013, il s'agirait de György Kurtág, qui adapterait Fin de partie de Beckett - j'ai, j'avoue, presque autant de doutes que sur le Godot annoncé pour 2015 à la Scala sous la plume de Pierre Boulez, lequel a été plus ou moins démenti par l'intéressé. Kurtág écrit très lentement, il n'a jamais fait ça, et je ne vois pas comment on pourrait lui demander un opéra, même court, en un si bref délai. Wait and see.
Pour la suite, les choses sont plus classiques, Dalbavie en 2014 (le moins intéressant de tous, je trouve), Thomas Adès et Jörg Widmann (deux très bons professionnels, dont j'espère qu'ils sauront se dépasser pour sortir des limites classiques de l'opéra contemporain).
CONCERT
Naturellement, voilà le gros morceau. Je passe mon temps à dire depuis des années que Salzbourg est bien plus un festival de musique qu'un festival d'opéra ; de fait, on trouvera toujours de quoi faire dans ce domaine.
Ce qui me réjouit le plus est sans doute la belle rétrospective consacrée à Heinz Holliger, compositeur majeur de notre temps, en même temps hautboïste et chef d'orchestre, qui à ce titre n'a pas le temps de se faire mousser et préfère se consacrer à la musique. Cette discrétion n'empêche pas que ses admirateurs soient nombreux, et s'il ne s'agit pas là d'une programmation particulièrement ambitieuse (d'autant moins que Holliger était déjà l'invité de la Semaine Mozart salzbourgeoise en janvier 2011...), on aurait bien tort de s'en priver, d'autant qu'on aura ainsi l'occasion de voir Holliger dans toute la diversité de ses activités : deux créations sont annoncées, il dirigera plusieurs concerts et une bonne partie du répertoire de musique de chambre pour son instrument passera entre ses doigts.
Le XXe siècle sera aussi représenté par quelques concerts consacrés à Bernd Alois Zimmermann, en écho à son opéra, et à Witold Lutoslawski, un compositeur qu'on voyait pourtant si bien glisser doucement vers l'oubli...
Côté Lieder, l'heure est décidément aux barytons : MM. Gerhaher, Goerne, Hampson et Quasthoff seront là, ce qui n'est pas si mal. J'ai déjà dit ici à quel point M. Goerne m'insupportait par son chant grossier, mais j'ai bien de quoi me consoler, même s'il y a toujours quelque risque avec Thomas Quasthoff, inoubliable quand il est en forme, gênant quand il ne l'est pas (à moins qu'il n'annule comme cet été). Chez les dames, les programmes sont plutôt des curiosités : je n'ai, je crois, jamais entendu Elina Garanca chanter le grand répertoire du Lied ; quant à Magdalena Kozena, dont le rapport au Lied est complexe, elle aura comme accompagnateur un organiste, pour un répertoire naturellement adapté à cette rare combinaison (ce sera de toute façon mieux que le mariage de la carpe et du lapin qu'avait été son récital avec Mitsuko Uchida...).
En musique de chambre, Alexander Pereira reconduit l'excellente série de concerts consacrés par Markus Hinterhäuser aux compositeurs de l'ère romantique : après Schubert, Schumann, Brahms, Liszt et Mahler, c'est cette fois Antonín Dvořák qui est au centre du cycle, avec des programmes qui semblent sur le papier beaucoup plus sages que ceux de Hinterhäuser. C'est d'autant plus amusant que Pereira a choisi à nouveau un titre bien ronflant pour la série, Über die Grenzen, Par delà les frontières : c'est fou ce que les vendeurs de soupe font d'efforts pour se faire passer pour de grands transgressifs qui brisent les tabous (il faudrait songer à recruter Benetton parmi les sponsors du festival). Le tout est complété par une bien timide série de concerts encore plus classiques, avec certes des musiciens de valeur, mais un répertoire qui radote.
Côté orchestre, Pereira a affirmé bruyamment, à sa façon, son attachement aux Wiener Philharmoniker, attachement que je ne partage notoirement pas. J'ai cessé de m'intéresser aux gesticulations du stakhanoviste Valery Gergiev, je préfère voir Mariss Jansons avec un orchestre un peu plus disponible, et le concert de Bernard Haitink est trop tard (qui plus est, encore du Bruckner !). Restent donc deux concerts plus attirants : celui de Heinz Holliger évidemment, où l'orchestre jouera du Mozart dans un concert salzbourgeois pour la première fois depuis 2006 (eh non, Mozart n'intéresse pas le Philharmonique de Vienne !) ; et, bizarrement, celui de Riccardo Muti, que je n'aime guère certes, mais qui choisit des programmes souvent plus originaux que ses collègues : avec deux poèmes symphoniques de Liszt, Muti poursuit un travail commencé il y a deux ans avec la Faust-Symphonie, et il complète le programme avec la rare Messe solennelle de Berlioz : au moins, je l'aurai entendu une fois dans ma vie !
Que dire du reste ? Les Mozart-Matineen sont bien là, immuables, ou presque, puisque Pereira choisit de les intégrer à d'autres programmations en faisant exploser le concept même de Mozart-Matinee, alors même que celui-ci - faire découvrir au public des oeuvres moins connues - reste pertinent ; il n'est pas le premier à faire ça, le résultat est en général désastreux. Puisse, après tout, la programmation d'oeuvres contemporaines dans certaines dissuader une partie du public et rendre l'achat de places ainsi plus facile... Les orchestres invités ne m'inspirent guère, sauf ceux qui sont trop tard pour moi, et j'ai déjà dit ce que je pensais de l'obscène Ouverture spirituelle, laquelle comporte cela dit un des plus beaux programmes de concert imaginables : Claudio Abbado pour la sublime Grande messe D. 950 de Schubert. J'espère que ce concert passera ailleurs en Europe !
ET LES SOUS ?
Qui dit Salzbourg, dit gros sous : c'est plus vrai que jamais avec Alexander Pereira, qui ne nous laisse rien ignorer de sa basse cuisine interne. Il est vrai que les tutelles du festival se montrent depuis des années plus soucieuses de ramasser les retombées financières du festival que de le soutenir financièrement, si bien que je me passerai de trop critiquer la hausse des prix, assez attendue finalement. Lle plus frappant est que le prix de la première catégorie des opéras passe de 370 à 400 €, mais les gens que ça concerne n'en souffriront pas tant que cela, j'imagine ; le fait que mes places à 8 € au Mozarteum passent à 10 € me dérange un peu plus, mais vraiment un peu.
Ce qui est vraiment dégoûtant en revanche, c'est la manière dont le discours du festival est infesté de fric : c'était déjà le cas avec l'indigne Rabl Stadler, présidente du Festival ; c'est pire encore avec Pereira, qui s'est toujours vanté d'être un as en matière de mécénat - pardon, de fundraising, et c'est d'ailleurs pour cela, pas pour ses inexistantes qualités de directeur artistique, qu'il a été choisi. La fin du festival en témoigne : Requiem de Verdi all-stars (Harteros, Garanca, Kaufmann, Pape/Barenboim) en fin de festival pour faire rester les super-riches, accompagné d'un grand bal à plusieurs centaines d'euros, qui pour le coup n'a plus rien d'artistique.
Envers et contre tout, j'irai à ce festival, par fidélité, parce que j'aime Salzbourg, parce qu'on y mange bien, etc. Mais vraiment, vivement le successeur. Il n'y a eu que des successeurs depuis Gerard Mortier, le sauveteur d'un festival artistiquement moribond ; celui qui ne savait pas très bien pourquoi il était là (Peter Ruzicka), celui qui aurait préféré être ailleurs (Jürgen Flimm), maintenant l'ami des riches... Attendons encore, même si le fait que tout ceci dépend de la politique autrichienne peut décourager !
Cher Rameau
RépondreSupprimerVotre avis sur la bohème ne m'étonne pas de vous mais aura toujours l'art de me faire sauter jusqu'au plafond. Tout n'est pas bon dans Puccini mais il faut quand même appeler un chat un chat et la bohème un chef d'oeuvre. Premièrement parce qu'aucune musique ne parle aussi directement au coeur que celle ci. Cet opéra est comme une assurance tout risque, larmes assurées à la fin à la vision de la douce Mimi sur son lit de mort, et ce même si vous avez vu l'opéra 20 fois et que vous pouvez le chanter en même temps que le chanteur. Et il est aussi dur, quoi qu'on en dise, de faire pleurer les gens que des les surprendre.
Ensuite, Puccini sait en quelques mesures d'orchestre créer une atmosphère, le spectateur se retrouve immédiatement transporté dans cette mansarde ou à la terrasse de ce café. Juste un exemple que je trouve absolument formidable : cette harpe au milieu du "che gelida manina" qui transforme un morceau de bravoure pour ténor en véritable déclaration d'amour tendre et passionnée, peut être la plus belle existant dans l'art lyrique.
Enfin, malgré son caractère mélodramatique, cette oeuvre sait rester, surtout dans le premier acte mais aussi au début du quatrième, une ode au bonheur simple. Cette atmosphère chaleureuse et amicale distillée par ces quatre jeunes gens en dépit des contingences financières me réchauffe toujours le coeur. Malgré la misère, tout un chacun a envie en les voyant de partager leur quotidien.
Alors pardonnez moi, mais fermer son coeur à tout cela sous prétexte que c'est facile et populaire relève pour moi du snobisme. C'est un peu comme ceux qui, dans leur temps ont méprisé Audiard ou De Funes. Puccini est populaire, oui, mais c'est par des oeuvres comme la bohème qu'on pourra faire venir de nouvelles personnes à l'art lyrique, ce qui, je le sais bien cher Rameau, est votre voeu le plus cher.
P.S. : Vous semblez ranger la flute enchantée dans le même panier. Mozart n'est il pourtant pas l'un de vos compositeurs favoris?
La popularité d'une oeuvre comme sa modernité ne sont pas des critères pour moi dans ma perception d'une oeuvre. J'aime évidemment des oeuvres très populaires, mais j'aime tout autant des oeuvres qui ne le sont pas, soit parce qu'elles sont plus difficiles, soit parce qu'elles sont tout simplement ignorées. Sur Puccini, je maintiens bien évidemment mon jugement : au-delà du tire-larme efficace (pas sur moi), je ne vois rien d'intéressant là-dedans, et tant qu'à faire je préfère encore Turandot...
RépondreSupprimerPour la Flûte, c'est juste que cette Flûte-là ne me semble pas très attirante. Faire sa pub sur le fait qu'Harnoncourt joue pour la première fois La Flûte sur instruments anciens, ça me paraît un peu dérisoire, quand tant l'ont fait avant lui...
C'est vrai que, hormis Zimmermann, c'est assez lamentable. D'ailleurs Die Soldaten a été présenté l'année passée à Amsterdam.
RépondreSupprimerSinon, coté concerts on est tellement bien servi à Paris que je ne vois pourquoi on se précipiterait d'aller à Salzbourg pendant l'été pour voir des concerts qu'on avait/aurait pu voir/entendre à Paris.
Si/quand il y a qqs productions intéressantes ça mérite le déplacement. Autrement... une couche de Jedermann, et puis une couche avec Irina Brook... Il ne manquait qu'une nouvelle élucubration de Handke pour que ça soit la totale.
Ce que tu dis sur les concerts est un peu excessif, je trouve : concernant Holliger, ça fait je ne sais combien de temps qu'il n'y a pas eu une programmation un peu dense à Paris, et de manière générale la musique de chambre est un peu le point faible des salles de concert parisiennes, très riches évidemment par ailleurs.
RépondreSupprimerEt dernière chose : n'étant pas parisien, c'est moins absurde pour moi de faire le trajet jusqu'à cette charmante ville...
Je trouve globalement la programmation très décevante d'un point de vue artistique et cela autant pour les opéras que les concerts. C'est clairement devenu une machine à ramasser un max de fric...A ce titre si l'on se base sur "l'exploitation commerciale de la marque Salzbourg", c'est une réussite...Plus que Aix car tant qu'à raquer autant raquuer pour Bartoli et Cie.
RépondreSupprimerMais artistiquement plus que bof et c'est très cher.
Côté opéra, que des valeurs sures. Les Soldaten sont une curiosité car ils sont aussi rares que leur place dans l'histoire de la musique est grande. Mais la production d'Amsterdam de 2010 était excellente (et moins chère)..
Côté concert, défilé de stars mais affiches standardisées des soirées d'Amsterdam, Londres, ou Cologne, ou même parfois Bruxelles (en plus cher à tous les points de vue).
En fait, il n'y a que des veilles gloires ou des semi-veilles gloires. Je ne vois pas des artistes d'avenir, du moins des chefs d'avenir...comme Paavo Jarvi, A Nelsons, S Oramo, V Petrenko...Que du bling bling comme Mehta qui est l'ombre de lui même.
Le cycle Holliger me déçoit, Holliger (chef assez médiocre au demeurant) et compositeur fort moyen est tout de même très régulièrement honoré...C'est peut être une consécration pour lui, mais une consécration du chiant...et du conceptuel germanique-qui-fait-chier-tout-le-monde au delà du Rhin.
Je regrette l'absence d'un vrai cycle Zimmermann avec le Requiem pour un jeune poète...Juste la Scène eclésiastique pour voix et orchestre (pièce assez chiante et datée) et qui fut déjà jouée à Salzourg (il y a 6 ans je crois) avec Nagano et DSO Berlin. Il y a juste le concerto pour trompette et même pas celui pour Cello ou hautbois. Ne pas monter le Requiem est pour moi une erreur incroyable
Je suis un CANADIEN qui pensait voyager sur Salzbourg l'été prochain pour le festival. Avec un point de vue de la sorte de la part de Rameau je me demande si le déplacement vaut le coup.
RépondreSupprimerCanadien, si tu peux aller à Salzbourg vas y ! Tu passeras un très bon moment.
RépondreSupprimerLa ville est chouette mais ce sont SURTOUT ses environs qui sont magnifiques.
Dans la ville plein de concerts, quelques opéras intéressants (et moins intéressants)...
Rameau parle ici de la baisse de la qualité *relative* du Festival 2012 par rapport a des années où le Festival était LE lieu où on créait des tendances dans le monde lyrique, où il y avait une ouverture culturelle, intellectuelle, artistique... où la créativité foisonnait...
Donc, même si le Festival semble ne plus avoir ce gout là, Salzbourg pendant l’été reste un endroit plaisant pour passer une semaine, voire plus.
Rameau: Sur les concerts à Paris on peut en discuter mais je pense que je gagnerais cet argument assez facilement (single-handedly) ;)
Mon point était que je n'irais pas à Salzbourg si c’était que pour des concerts, c.àd. si les opéras étaient "La Bohème et autres".
S'il y avait 2 nouvelles bonnes productions opératiques et ensuite on rajoute quelques concerts de qualité (puisqu'on est sur place) -- ça oui, bien sûr.
Procédons par ordre :
RépondreSupprimer@Pierre-Jean : désolé, mais je ne suis vraiment pas d'accord sur Holliger, ni comme compositeur, ni comme chef (j'ai un beau souvenir d'un concert Mozart/Lachenmann à la Cité de la Musique, avec La chapelle royale et l'EIC, mine de rien un des plus beaux Mozart que j'ai entendus). Ca n'enlève rien évidemment au côté machine à fric qui est incontestable, mais c'est un peu comme à Venise, il suffit de s'éloigner de la place Saint-Marc pour voir des choses au moins aussi belles sans les désagréments. Et bien sûr, d'accord aussi sur le manque de renouvellement des artistes à tout niveau. Le Young director's Award est un cas typique : on fait un triomphe à Afkham, mais de là à le réinviter... Et l'évolution des Mozart-Matineen est typique aussi: on y a entendu un Ticciati, un Rhorer (un Spinosi, hum!), on y entendra Gielen et Holliger!
Sinon, d'accord pour le principe d'un cycle Zimmermann, un compositeur qu'on oublie peut-être un peu.
@Canadien Opera-Cake a très bien expliqué mon point de vue : en effet, ce que je critique est la politique d'ensemble, mais on peut toujours trouver de quoi voir, sans même parler du cadre de vie (et en chambre d'hôte, Salzbourg peut être vraiment bon marché, si!). Mais je crois vraiment qu'il faut être passionné par les concerts au moins autant que par l'opéra (je ne connais pas vos conditions de fortune, mais les places bon marché pour l'opéra sont vraiment rares, tout dépend de l'ordre de traitement des demandes...).
@Operacake : Si, si, il y a des déficits aussi à Paris, mais bien sûr l'offre est richissime prise dans son ensemble. Il manque en fait l'équivalent du Wigmore Hall de Londres. Si seulement on pouvait consacrer à 100 % l'auditorium du Louvre ou celui d'Orsay à la musique de chambre et au Lied... Ces deux salles sont plus belles, plus intimes que le WH, mais la densité de programmation y est tellement faible que c'est désespérant !