Entre Hélène et Ménélas, c'est du sérieux. |
jeudi 12 décembre 2013
Cavalli enfin sauf : Elena regina
Jusqu'ici, sur ce blog, je ne parlais de Cavalli que pour me lamenter : pitoyable Calisto meublée par Macha Makaïeff, poussiéreuse Didone endormie par l'ineffable William Christie, pédant Egisto assombri par Benjamin Lazar, quelle triste litanie pour un compositeur et un style théâtral pleins de vie, pleins d'humour, pleins d'émotions diverses aussi. Heureusement vint Elena - bien sûr, ce n'est pas un spectacle créé à et pour Paris, mais dans cette ville, banlieue chic comprise, il vaut souvent mieux le produit importé que la fabrication locale.
lundi 9 décembre 2013
Opéra de Paris : donne l'oseille et tais-toi
Ce n'est qu'un petit détail, mais dans l'atmosphère de débandade qui entour l'Opéra de Paris version Nicolas Joel ces temps-ci, ce serait amusant si on pouvait supposer que c'est involontaire. Regardez les prix : 45, 70, 115, 140, 185 €. Disparues, les places à 10 et 25 €, ces places certes plus ou moins inconfortables où la visibilité est souvent correcte, mais souvent nulle également.
Rassurez-vous, ces places n'ont en réalité pas disparu ; elles figurent toujours sur le plan de salle caché quelque part sur le site, et il faudrait être assez idiot pour se priver des quelques milliers d'euros qu'elles rapportent chaque soir. Cela n'en est pas moins à la fois révélateur et gênant. Révélateur, parce que la politique de l'Opéra de Paris version Christophe Tardieu, c'est bien celle-là, un forcing souvent pataud pour vendre en priorité les places les plus chères, quitte à laisser vide tel ou tel spectacle un peu plus difficile (L'Affaire Makropoulos par exemple, où les places à bas prix s'étaient bien vendues, les places chères très mal, mais où on ne trouvait sur internet que des places à plus de 100 €) ; le but étant aussi d'avoir un public plutôt novice et fasciné par les fantasmes de l'opéra plutôt qu'intéressé - et donc potentiellement critique - par ce qu'on lui propose sur scène.
Gênant, parce que tout le monde ne connaît pas les arcanes de l'Opéra, et je ne suis vraiment pas sûr qu'afficher un premier prix à 45 € soit conforme aux missions de démocratisation de la culture qui restent celles de l'Opéra National de Paris (avec des places où, qui plus est, on n'est pas forcément mieux installé et on ne voit pas forcément mieux qu'aux places à 25 €).
On m'annonce par ailleurs que ça phosphore puissamment chez les têtes d’œuf de l'Opéra pour pondre une nouvelle augmentation des tarifs conséquente pour la saison prochaine. Quel bonheur.
PS: sur la copie-écran ci-jointe, faite aujourd'hui, vous remarquerez que Mozart est mort à 34 ans. Avec l'Opéra de Paris, la musicologie progresse à grand pas, il va falloir rectifier tous les dictionnaires.
Capture d'écran du 9 décembre 2013, 14 h 30 |
Rassurez-vous, ces places n'ont en réalité pas disparu ; elles figurent toujours sur le plan de salle caché quelque part sur le site, et il faudrait être assez idiot pour se priver des quelques milliers d'euros qu'elles rapportent chaque soir. Cela n'en est pas moins à la fois révélateur et gênant. Révélateur, parce que la politique de l'Opéra de Paris version Christophe Tardieu, c'est bien celle-là, un forcing souvent pataud pour vendre en priorité les places les plus chères, quitte à laisser vide tel ou tel spectacle un peu plus difficile (L'Affaire Makropoulos par exemple, où les places à bas prix s'étaient bien vendues, les places chères très mal, mais où on ne trouvait sur internet que des places à plus de 100 €) ; le but étant aussi d'avoir un public plutôt novice et fasciné par les fantasmes de l'opéra plutôt qu'intéressé - et donc potentiellement critique - par ce qu'on lui propose sur scène.
Gênant, parce que tout le monde ne connaît pas les arcanes de l'Opéra, et je ne suis vraiment pas sûr qu'afficher un premier prix à 45 € soit conforme aux missions de démocratisation de la culture qui restent celles de l'Opéra National de Paris (avec des places où, qui plus est, on n'est pas forcément mieux installé et on ne voit pas forcément mieux qu'aux places à 25 €).
On m'annonce par ailleurs que ça phosphore puissamment chez les têtes d’œuf de l'Opéra pour pondre une nouvelle augmentation des tarifs conséquente pour la saison prochaine. Quel bonheur.
PS: sur la copie-écran ci-jointe, faite aujourd'hui, vous remarquerez que Mozart est mort à 34 ans. Avec l'Opéra de Paris, la musicologie progresse à grand pas, il va falloir rectifier tous les dictionnaires.
vendredi 29 novembre 2013
La Femme sans ombre, Munich toujours
Si vous suivez l'actualité du monde lyrique, vous n'êtes pas sans savoir que l'Opéra de Munich a fêté simultanément les 50 ans de la reconstruction de sa salle historique et l'entrée en fonction de son nouveau directeur musical, l'extraordinaire Kirill Petrenko, par une nouvelle production du premier opéra à y avoir été donné en 1963, La Femme sans ombre donc - l'enregistrement, qui avait été diffusé à l'époque par Deutsche Grammophon, vient de reparaître chez Brilliant Classics, et je vous laisse en lire la distribution :
L'Opéra de Bavière, bien heureusement, n'a pas repris la production de 1963 - qui n'existe évidemment plus, et dont l'auteur, Rudolf Hartmann, avait déjà mis en scène l’œuvre dans la maison en... 1936 ! -, mais confié la réalisation scénique de l'opus magnum de Strauss et Hofmannsthal à un des plus grands artistes du théâtre contemporain, le bien-aimé Krzysztof Warlikowski, assisté de l'une des plus grandes plasticiennes du théâtre contemporain, Małgorzata Szczęśniak.
Je ne vais pas vous redire ce que j'ai déjà dit dans ma longue critique Resmusica, il vous suffit de cliquer sur cette (très belle) image pour y accéder (mais ne quittez pas ce message tout de suite, il y a encore à voir ci-dessous :
Vous l'aurez compris, en tant que spectacle visuel et pour l'orchestre, il faut courir à Munich - mais vous pouvez aussi voir le spectacle de chez vous, ce dimanche à 18 h - attention, il n'y aura pas de possibilité de replay, mais le spectacle devrait sortir ultérieurement en DVD. La fiabilité technique de ces livestreams n'est pas optimale, mais si ça marche vous aurez même la possibilité de bénéficier de sous-titres allemands et anglais.
Mais vous n'êtes pas obligés d'attendre pour écouter cette œuvre : regardez donc cette excellente version de concert (ou plutôt écoutez-la, car il n'y a de toute façon pas de sous-titres), mise en ligne gratuitement par la radio publique néerlandaise : non seulement le chef Vladimir Jurowski tient la route par rapport à Petrenko, mais le casting y est encore supérieur à ce que propose Munich, en particulier l'Impératrice extraordinaire d'Anne Schwanewilms.
(je ne vous mets ici que le premier acte, vous trouverez facilement la suite !).
Et rendez-vous avec Munich sur ce blog et sur Resmusica fin décembre : cette fois, au menu, ce sera (comme vous avez pu le voir dans le message précédent), La Forza del Destino avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros. Je ne serai pas à la première, mais vous attendrez un peu...
L'Opéra de Bavière, bien heureusement, n'a pas repris la production de 1963 - qui n'existe évidemment plus, et dont l'auteur, Rudolf Hartmann, avait déjà mis en scène l’œuvre dans la maison en... 1936 ! -, mais confié la réalisation scénique de l'opus magnum de Strauss et Hofmannsthal à un des plus grands artistes du théâtre contemporain, le bien-aimé Krzysztof Warlikowski, assisté de l'une des plus grandes plasticiennes du théâtre contemporain, Małgorzata Szczęśniak.
Je ne vais pas vous redire ce que j'ai déjà dit dans ma longue critique Resmusica, il vous suffit de cliquer sur cette (très belle) image pour y accéder (mais ne quittez pas ce message tout de suite, il y a encore à voir ci-dessous :
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Die Frau ohne Schatten à Munich, photo (c) Wilfried Hösl |
Mais vous n'êtes pas obligés d'attendre pour écouter cette œuvre : regardez donc cette excellente version de concert (ou plutôt écoutez-la, car il n'y a de toute façon pas de sous-titres), mise en ligne gratuitement par la radio publique néerlandaise : non seulement le chef Vladimir Jurowski tient la route par rapport à Petrenko, mais le casting y est encore supérieur à ce que propose Munich, en particulier l'Impératrice extraordinaire d'Anne Schwanewilms.
(je ne vous mets ici que le premier acte, vous trouverez facilement la suite !).
Et rendez-vous avec Munich sur ce blog et sur Resmusica fin décembre : cette fois, au menu, ce sera (comme vous avez pu le voir dans le message précédent), La Forza del Destino avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros. Je ne serai pas à la première, mais vous attendrez un peu...
mercredi 27 novembre 2013
À quoi sert la mise en scène - Pourquoi je suis allé revoir Le Trouvère
Pourquoi suis-je retourné voir Le trouvère à l'Opéra de Munich il y a quelques jours, alors que je l'avais déjà vu (et critiqué pour Resmusica) cet été, et que ce n'est vraiment pas mon répertoire ? Oui, bon, d'accord, parce que Jonas Kaufmann ; mais pas que.
Et pourquoi est-ce que je ferai le voyage dans les derniers jours de 2013 pour aller voir La Force du destin dans ce même opéra, alors que c'est sans doute un des livrets les moins défendables de tout le répertoire italien du XIXe siècle qui a pourtant réalisé des prouesses en ce domaine ? Oui, d'accord, pour Kaufmann et Harteros ; mais pas que.
Et pourquoi est-ce que je ferai le voyage dans les derniers jours de 2013 pour aller voir La Force du destin dans ce même opéra, alors que c'est sans doute un des livrets les moins défendables de tout le répertoire italien du XIXe siècle qui a pourtant réalisé des prouesses en ce domaine ? Oui, d'accord, pour Kaufmann et Harteros ; mais pas que.
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