Comme pour le message précédent, je pille sans scrupule le forum ODB (dont le patron Jérôme Pesqué, un lecteur fidèle de ce blog, aimerait visiblement savoir qui m'informe...) pour la base :
Septembre 2012 *Capriccio : Bo Skovhus
automne 2012, *Rigoletto : Nino Machaidze, Zelko Lucic (Rigoletto), Dimitry Ivashchenko (Sparafucile)
Du 7 septembre au 3 octobre 2012 *Les Contes d'Hoffmann avec R. Villazon/S. Secco, N. Dessay/Jane Archibald (4 rôles), Ekaterina Gubanova et J.-P. Lafont
décembre 2012, Carmen avec Karine Deshayes (Carmen), Jonas Kaufmann (Don José) et Ludovic Tézier (Escamillo) (Bastille, nouvelle production : Benoît Jacquot ?).
Alceste : S. Koch et R. Alagna, mise en scène O. Py
Werther : R. Alagna
janvier-février 2013 *Le Nain de Zemlinsky : BUM, Klaus Florian Vogt, Nicola Beller Carbone et Charles Workman
25 avril au 7 mai 2013 Don Giovanni : Daniel Behle et Véronique Gens, direction Philippe Jordan
11 avril au 6 mai 2013 Garnier, Hänsel und Gretel
avril-mai 2013 La Gioconda : Marcello Alvarez, Sergei Murzaev,Violeta Urmana
2013 : Elektra, mise en scène Robert Carsen, direction
2013 *Falstaff (mise en scène Dominique Pitoiset) : Leo Nucci, Ana Maria Martinez et Paolo Fanale
Adriana Lecouvreur (mise en scène londonienne de David McVicar) : Micaela Carosi, Marcello Alvarez, Luciana D'Intino
The Rake's Progress : Jeffrey Tate
La légende de la ville invisible de Kitège : Sergei Murzaev
*Le Nozze di Figaro (toujours la pseudo-production de Strehler) : Luca Pisaroni
*? Lucia di Lammermoor : Patrizia Ciofi, Vittorio Grigolo?, George Petean
* : productions créés sous la direction d'Hugues Gall (1995-2004), voire avant
C'est amusant de voir à quel point la différence de point de vue global sur l'opéra qui m'oppose à Nicolas Joel se reflète à tous les niveaux : choix des oeuvres, des distributions, des metteurs en scène (Olivier Py sert à merveille de prétexte pseudo-moderne...). Marcello Alvarez ou Micaela Carosi , voire le moins connu Sergei Murzaev, en sont des illustrations parfaites : de grosses voix bien solides qui ne se posent pas de questions, en quelque sorte des Panzer de la scène lyrique (vous aurez constaté avec la même angoisse que moi qu'Inva Mula semble absente de ces prévisions - mais ce n'est certainement que provisoire). Le manque d'audace, l'absence de nouveauté, de prise de rôle et de risque, est patent une fois encore, et la reprise du Falstaff de Dominique Pitoiset, absent des scènes depuis peut-être dix ans, est pour moi l'incarnation de la politique suivie : une production à laquelle, déjà à l'époque, personne n'avait trouvé de grandes qualités, reprise malgré le hiatus qui fait que plus personne ne la connaît, avec un chanteur dont la voix est déjà usée aujourd'hui, mais qui conserve des fans pour qui le massacre de la partition est secondaire face au charisme de la star (Leo Nucci aura 70 ans en 2012).
À vrai dire, chers amis de Paris et d'ailleurs, je vous dis tout cela, mais au fond je m'en fiche un peu : à force de fréquenter des salles de taille humaine, à Bâle, à Augsbourg (pourquoi pas Augsbourg), à Berlin ou ailleurs, où il n'est pas nécessaire de faire des croches-pieds à ses semblables pour avoir des places, où on n'est pas tassés dans des salles toujours pleines où la nervosité de l'attente finit par tuer le plaisir et où les chanteurs n'ont d'autre choix que de s'égosiller, je me dis que ce serait bien dommage de perdre mon temps dans ces grands espaces mal famés alors qu'il y a tant à voir ailleurs, et que Paris offre tant de choses plus intéressantes que l'insulte à l'intelligence du public que propose Nicolas Joel. Et vive les orchestres invités (n'oubliez pas Mariss Jansons !), vive la musique de chambre, vive la musique contemporaine et l'Ensemble du même nom, vive la Salle Pleyel et la Cité de la Musique !
PS : juste une remarque pour souligner en tout cas la continuité obstinée de Joel, qui non seulement aligne inlassablement les mêmes chanteurs, mais continue aussi des pistes pourtant bien plates : passe encore pour le choix des oeuvres les plus passéistes du XXe siècle comme paravent pour son entreprise réactionnaire (d'abord La ville morte, puis récemment Mathis der Maler, et voilà Zemlinsky qui pointe le bout de son nez), mais que dire de cette piste vériste (Andrea Chénier, Francesca da Rimini, Gioconda, Adriana Lecouvreur), sinon que le public montre clairement qu'il s'en fiche ? regardez Francesca da Rimini : Joel y fait venir une star, à savoir Roberto Alagna, pour quel résultat ? Il reste des places en abondance pour toutes les dates, et le flop sera apparemment beaucoup plus net que pour Andrea Chénier... Le public, finalement, serait-il intelligent comme le croyait Gerard Mortier ?
Celui qui a écrit cela et un petit Monsieur prétentieux et n'a toujours pas compris que l' ONP ets untheâtre de répertoire et qui doit plaire au plus grand nombre, et pas satisfaire une minorité blasée : moi je n'avais jamais vu de RING complet à l'ONP, ni jamais vu CHENIER,ni LA VILLE MORTE , ni MATHIS , alors merci à JOEL , et puis ceux qui n'aiment pas ça , ils peuvent toujours aller à MADRID
RépondreSupprimerMais non, mon petit Monsieur, un blasé ne se fatiguerait jamais à écrire ça, puisqu'un blasé pense que de toute façon, même si c'est pas terrible, ça n'est pas mieux ailleurs. Et s'il doit plaire au plus grand nombre, comment expliquez-vous que Francesca da Rimini soit aussi vide, qu'il soit resté des places pour les Noces (!!!!!), etc. ? Et le Ring est tellement mauvais, avec son chef apathique et ses chanteurs de second ordre !!! Et vendu tellement cher !
RépondreSupprimerQuant à Chénier ou La ville morte (pour lesquels, là encore, le public ne s'est pas précipité, j'ai pu me replacer confortablement dans les premiers rangs de parterre), vous avez bien sûr le droit d'aimer ça, comme vous avez le droit d'aimer Johnny Halliday ou Richard Clayderman !
(mais par pitié, pourquoi mettre les noms propres en majuscules ????)
Il y a quelque chose qui m'a toujour amusé chez vous mon cher Rameau. Vous réclamez (à raison) la production de raretés mais vous êtes le premier à raler quand on en propose qui ne corresponde pas à VOTRE goût personnel. Je m'explique, des œuvres peu montées comme Mathis der Mahler ou Francesca Da Rimini participent bel et bien à une programmation ambitieuse. Cependant jamais au grand jamais vous n'avouerez que Joel fait de bonnes choses. Pareil pour Alagna qui connait l'une des saisons les plus intéressantes de sa carrière (avec comme rareté, oûtre cette Francesca Da Rimini, la résurection du Cid de Massenet en Mai à Marseille). Tout cela pour vous dire que la résurection d'une œuvre d'Halévy ou d' Ambroise Thomas tient autant d'une programmation curieuse et ambitieuse que la redécouverte d'une œuvre de Lully ou qu'une création contemporaine. Quoi qu'on en dise.
RépondreSupprimerP.S. Ne tapez pas sur Nucci sinon vous aurez affaire à son fan n°1, c'est à dire moi.
En fait, rareté ou pas, je m'en fiche pas mal, ce qui compte c'est la qualité musicale de l'œuvre, même si c'est évident que ça aboutit nécessairement à aller chercher des choses moins connues...
RépondreSupprimerJe suis évidemment d'accord avec ce que tu dis.
RépondreSupprimerLe point où je m'éloigne de ton raisonnement [si je l'ai bien saisi] c'est que je pense que tous ces spectacles insignifiants, ringards et ce constant désir de revenir en arrière (ou de faire croire à certains français que rien n'a changé en France depuis 40 ans) ne donneraient pas un sentiment si triste, voire désespérant, si 1-2 spectacles par saison étaient audacieux, modernes, plus inventifs... Ça changerait tout!
Moi, je me sens bien en accord avec Rameau. Nous n'en avons rien à cirer des redécouvertes d'opéras rares, si ce ne sont pas des œuvres fortes. Qu'on arrête de nous pomper avec de vieux machins véristes et autres, des mises en scène éculées avant d'avoir vu le jour ou des reprises de spectacles devenus désuets à force d'avoir été vidés de leur sens.
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