Une Scala en miniature : le Teatro Alighieri à Ravenne |
D'abord parce qu'on y paie beaucoup moins cher (45 € en première catégorie contre 180 € au Palais Garnier), tout en pouvant acheter sa place le jour même. Mais aussi parce que, là où le spectacle parisien, sinistré par Emmanuelle Haïm, était bien en dessous du minimum de décence et d'honnêteté artistique que même son adversaire le plus acharné (moi) ne peut refuser à la majorité des spectacles produits par Nicolas Joel à l'Opéra de Paris, on se trouve rassuré à Ravenne de constater qu'il est encore possible sans disposer de moyens considérables* de faire des représentations d'opéra de qualité. De qualité, j'ai bien dit, pas de génie : d'abord parce qu'on aurait préféré éviter Sonia Prina dans le rôle titre, là où à Paris Lawrence Zazzo réussissait malgré Haïm à laisser percer son insolente supériorité ; ensuite parce que le metteur en scène Alessandro Pizzech ne peut rien faire d'autre que d'essayer de "faire moderne" sans disposer de l'imagination nécessaire pour faire vivre ses modestes idées (rassurez-vous, à Ravenne aussi on a sa dignité, il a été hué, encore qu'avec modération) ; enfin parce que la direction d'Ottavio Dantone n'atteint pas tout à fait les mêmes hauteurs que René Jacobs lors d'une inoubliable version de concert à la salle Pleyel il y a deux ans.
Sonia Prina, Maria Grazia Schiavo |
José Maria Lo Monaco |
Le point commun de ces deux séries de concerts, outre les moments de grâce qu'ils ont offert au public et la présence de Braunstein, c'est qu'ils ont accueilli un public nombreux et enthousiaste, dans lequel on n'avait pas besoin de beaucoup chercher pour trouver des jeunes gens : on a tellement craint pour la musique de chambre, tellement pleuré sur la faiblesse de la programmation de ce type à Paris que voir ces salles pleines (plus, disons, que l'Opéra de Paris pour certaines productions récentes), entendre ces ovations longues et nourries, ma foi, ça fait bien plaisir, et en ces temps parfois décourageants ça redonne un peu confiance en l'avenir.
*Le spectacle est coproduit par les opéras de Ferrare, Modène et Ravenne, la plus modeste des trois salles, qui ne le donnait que deux fois.
Oui, je sais, je dois vous parler encore de la prochaine saison de l'Opéra, et puis de la Monnaie, du Teatro Real à Madrid, de Pleyel, etc., etc. Un peu de patience, ça vient...
Je me fais l'impression d'arriver non pas du Paradis à l'instar du Spectre de la Rose, mais de je ne sais quelle planète à découvrir votre univers seulement à l'instant grâce aux multiple redirections de liens FB& co'!! :-D
RépondreSupprimerJe vois des gens et des sites que je ne connais que trop bien dans vos blogrolls qui plus est!
Bref, tout ça pour dire, j'aime votre tonalité ici, nous avons a priori le même ressenti des choses lyriques à Paris et ailleurs et je me fais une joie de penser revenir vous éplucher par le menu, puisque c'est bien là l'occasion de l'exprimer ainsi!
Ravie et à bientôt.
Merci et bienvenue !
RépondreSupprimerMerci pour la précision sur le décolleté, je me suis bien évidemment posé la question dès que mes yeux sont tombés sur la photo. Condoléances pour Prina.
RépondreSupprimerTu as vu que la saison de la Cité de la musique est sur leur site?
C'est à ça qu'on reconnaît les vrais mélomanes...
RépondreSupprimerOui, j'ai vu pour la Cité, il y a vraiment beaucoup de choses. J'en parlerai en détail dès que j'aurai un peu de temps (vendredi ?).