Pardon pour ce titre, pardon pour ce message qui intéressera sans doute très peu de lecteurs. Mais, ayant parlé de ce Lac dans l'épisode précédent, je me dois d'en parler un peu, ne serait-ce que pour faire passer l'agacement que ce spectacle a provoqué en moi (plusieurs jours, il est vrai, ont fortement atténué cet agacement...).
Ma frustration vient de deux éléments principaux. Le premier est la version du Lac des cygnes qui est au répertoire du Bayerisches Staatsballett: signée par Ray Barra, elle multiplie les mauvaises idées et les incohérences et, sous prétexte de revivifier l'histoire, s'encombre d'un appareil narratif totalement inutile (alors que, la pantomime ayant presque totalement disparu, le récit principal est quant à lui noyé). L'omniprésence de Rotbart (le sorcier qui a changé les princesses en cygnes) est, je trouve, la marque de fabrique de toutes les mauvaises versions du Lac: elle est particulièrement nette ici. J'avoue avoir été "élevé" au Lac monté à Paris par Rudolf Noureev, et qui a trouvé un écrin idéal à Bastille: voir une version comme celle-là ne fait que renforcer ma conviction que le Lac de Noureev est, jusqu'à nouvel ordre, insurpassable.
En outre, le Ballet de Munich a montré dans cette soirée des limites plus qu'inquiétantes, d'autant qu'elles ne font que confirmer l'impression que d'autres ballets classiques m'avaient donnée: il faut oser monter une saison autour de Petipa quand on est dépassé comme ça par les événements!
Et puis il y avait eu un changement de distribution. Je vais bientôt parler d'autres changements de distribution, mais celui-là était peut-être le pire: la sympathique Natalia Kalinitchenko devait danser Odile/Odette, et c'est pour elle que j'avais choisi cette date. Las, ce fut Lisa Maree Cullum, qui en plus de ne pas être très impressionnante techniquement est l'incarnation de l'inexpressivité (on a ça aussi à l'Opéra cela dit, elle s'appelle Mélanie Hurel). Autour d'elle, rien ne relevait vraiment le niveau, surtout des Petits cygnes visiblement tétanisés par la difficulté de leur pas et par conséquent incapables de dépasser le stade de l'exécution robotique.
Triste soirée, vraiment... Pour se consoler, il faudra attendre la parution du DVD du Lac de Noureev, enregistré lors des formidables représentations de décembre 2005...
[à ne pas confondre avec la version Bourmester déjà disponible, avec Pietra et Patrick Dupond!!! - mieux que Ray Barra de toute façon!)
jeudi 30 novembre 2006
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