vendredi 20 janvier 2012

Musicasola voyage, mais rend aussi hommage à Gustav Leonhardt (mauvais titre)

Oui, oui, c'est ça, trois messages d'un coup et après plus rien... Mais c'est que je n'ai pas rien fait, moi, ces temps-ci. Pour la partie de mes activités qui concerne mes chers lecteurs, je vais être très paresseux : je pourrais détailler critique par critique, avec un lien à chaque fois. Mais non : allez donc directement sur ma page de Resmusica ; vous y aurez droit à deux critiques en provenance de mon bien-aimé Théâtre de Bâle : une Carmen un peu décevante de Calixto Bieito, sauvé par une Carmen qui n'est pas loin d'être une véritable révélation, Tanja Ariane Baumgartner (qui avait chanté Geschwitz dans Lulu à Salzbourg), et une Rusalka (la première des deux Rusalka de cette saison...) mise en scène de façon imparfaite et brouillonne, mais intéressante, par une débutante prometteuse, Jurate Vansk.

Mais ce n'est pas tout : si vous patientez un tout petit peu, vous aurez droit sur cette même page à une critique du Don Carlo plein de stars donné en ce moment à l'Opéra de Munich (et en direct sur Internet, sur le site de la maison, ce dimanche soir - en direct uniquement, pas de séance de rattrapage) ; et un ou deux jours plus tard, un concert de la Radio Bavaroise dirigé par le grand seigneur Bernard Haitink (je me demanderai toujours pourquoi les concerts symphoniques que je critique comportent au moins une fois sur deux du Bruckner qui n'est quand même pas mon compositeur de prédilection - mais c'était la 4e, plus digeste, et c'était bien).

Bien sûr, je ne saurais oublier de rendre hommage, même rapidement, à l'admirable Gustav Leonhardt, que j'ai eu la chance de voir une dernière fois il y a moins d'un an, à Metz. D'abord parce que c'était un merveilleux claveciniste, amoureux des instruments autant que du répertoire, qu'il avait défriché avec un sixième sens unique, qui lui permettait de faire naître de la musique, vraiment, à partir de ce qui n'avait longtemps été que des gribouillis pour érudits. Ensuite parce qu'il avait une générosité incroyable, lui qui n'a jamais cessé de donner autant de concerts qu'il pouvait, pour toujours apporter cette musique au public sans jamais se mettre en avant. Austère, peut-être, sérieux, sans doute, mais avec aussi une chaleur humaine derrière la façade, et beaucoup d'amour. Enfin parce qu'il fait partie de ces quelques-uns à qui nous devons tout, lui qui a toujours combattu pour faire entendre ces musiques qu'une sotte vision du progrès faisait regarder avec condescendance - c'est d'autant plus important à dire qu'en ces temps de réaction triomphante tout ce travail vraiment créatif est mis en péril par l'armée des fossoyeurs, dont font partie, à titres divers, Nicolas Joel, Jean-Luc Choplin et Jérôme Deschamps. Mais oui, bien sûr, Massenet, Sondheim et Chabrier, c'est tellement mieux que Rameau, Froberger, Buxtehude et les autres...

Si j'avais le temps, je vous parlerais encore d'une autre petite chose : le Théâtre d'Augsbourg vient encore de frapper un grand coup avec une nouvelle production de La chauve-souris - oui, je sais, en général j'évite, mais à Augsbourg tout est possible. Juliane Votteler, l'intendante de cette discrète maison, a révélé depuis quelques années le grand talent de Jan Philipp Gloger, dont je vous avais amplement parlé et qui sera à l'oeuvre cet été à Bayreuth pour Le vaisseau fantôme. Cette fois, c'est en Islande, via Berlin, qu'elle a été faire son marché : je vous en dirai peut-être plus, mais j'espère bien entendre reparler de ce Thorleifur Örn Arnarsson. Peut-être, après tout, finirai-je par réussir à retenir son nom...
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