samedi 1 février 2014

Opéra de Paris - 2014/2015, le ballet



La Source. Espérons simplement que le décor aura été revu !

29/11/2014-31/12/2014 La Source - Garnier 


Il n'y a que ça qui vous intéresse à l'Opéra, et vous avez bien raison. On ne peut pas détruire l'intérêt d'une compagnie de danse aussi facilement que Nicolas Joel l'a fait pour la maison d'opéra qui l'accompagne, et pourtant Brigitte Lefèvre, future ex-directrice du Ballet de l'Opéra, a posé des jalons importants dans ce sens (faisons confiance à Benjamin Millepied pour, euh... faire pire ? faire mieux ?).
Passons sur le fait, naturellement, que si je relaie les informations ayant bizarrement fuité (voir message précédent), cela ne fait que concourir à la tendance de plus en plus dérisoire de faire connaître - volontairement ou, comme ici ou cet automne au Festival de Salzbourg, par des inadvertances diverses. Laissez-nous donc le plaisir de découvrir par nous-mêmes !

Voilà donc ce que nous promet la nouvelle saison :

1-7 septembre Tanztheater Wuppertal - Garnier

Pina Bausch, donc, de retour sur la scène de Garnier après de longues années de fidélité au Théâtre de la Ville. Bausch avait présenté Iphigénie en Tauride puis Orphée à Garnier en 1991 et 1993 ; elle avait traversé la place du Châtelet pour un crochet par le théâtre du même nom il y a moins longtemps, mais évidemment, aujourd'hui, les temps sont durs et un financement un peu plus conséquent ne peut pas être de trop. On ne connaît pas encore le nom de la pièce choisie, mais ce sera de toute façon intéressant.

20 septembre-10 octobre Lander / Forsythe - Garnier

Études, c'est un peu comme Suite en Blanc de Lifar, sauf qu'on s'y ennuie nettement plus. Si le Forsythe pouvait être Artifact Suite, je m'y précipiterais.

21 octobre-7 novembre Rain - Garnier

Retour d'un chef-d’œuvre sur la scène de Garnier. Mal accueillie lors de son entrée au répertoire, la pièce d'Anne-Teresa de Keersmaeker y était de toute façon très mal dansée par des danseurs incapables du moindre abandon. Et naturellement, comme toujours dans ce cas-là, trop de balletomanes en ont accusé la chorégraphe. Que je tiens, naturellement, pour une des plus grandes artistes du spectacle vivant d'aujourd'hui.

26 novembre-31 décembre Casse-Noisette - Bastille 

Le sacro-saint ballet des fêtes revient à Bastille, ce qui n'est pas un mal (on l'avait certes vu en 2007 et 2009, mais après une longue disette). La production, malgré quelques bizarreries, est une des plus convaincantes dans le très discuté héritage Noureev.

29 novembre-31 décembre La Source - Garnier 

Une des rares commandes pertinentes et pérennes qu'aura faites Brigitte Lefèvre ces dernières années. Comme je l'avais écrit lors de la création, La source, c'est le triomphe que l'Opéra de Paris ne méritait pas.

6-10 janvier Ballet Royal de Suède (Juliet & Roméo Mats Ek) - Garnier

Mats Ek est un génie. Point. Je ne connais pas celui-là, mais il faut y aller. Avec une troupe qu'on ne voit pas tous les quatre matins.

3-20 février Paul / Rigal / Lock - Garnier

Une création, celle de Pierre Rigal, et deux reprises, si j'ai bien compris (à vérifier). La pièce du canadien Édouard Lock, créée en 2002 à l'Opéra, me laisse des souvenirs cuisants, malgré une Marie-Agnès Gillot en majesté (elle qui danse si magnifiquement le contemporain mais semble tant aimer les platitudes chorégraphiques les plus clinquantes). La pièce de Nicolas Paul, elle, me laisse tellement peu de souvenirs que j'en viens à douter de l'avoir vue.

24/02/2015-12/03/2015 Le Chant de la Terre - Garnier

Grande inquiétude ici : l'inénarrable Lefèvre ne va pas oser vendre la très belle pièce de McMillan toute seule ? À peine une heure pour des prix pareils ? (c'est aussi le cas de Rain, comme précédemment de Kaguyahime et ses moins de 60 minutes de danse). À Londres, je l'avais vue avec The Dream d'Ashton (55 minutes, pas très passionnantes il est vrai) ; à Munich, c'était une pièce de 25 minutes signée Lucinda Child qui le précédait.. Je serais ravi de revoir cette pièce qui réussit le pari fou de créer de la danse sur une musique qui l'appelle si peu, mais vraiment, ceux qui ne se contentent pas comme moi de vulgaires fonds de loge ont de quoi s'interroger quant à l'utilisation de leurs précieuses finances.

11 mars-9 avril Le Lac des Cygnes - Bastille

Ne faisons pas les difficiles, ça fait toujours plaisir. Mais l'état de la troupe est tel que le risque de tomber sur une distribution vraiment pas à la hauteur est grand.

3-8 avril Spectacle de l’Ecole de Danse - Garnier

Si ça pouvait être la reprise de la magnifique Coppélia d'il y a 3 ans...

20 avril-20 mai L'histoire de Manon - Garnier

Dans le contexte pas très gai de l'Opéra version Lefèvre fin de règne, la dernière série de Manon il y a deux ans avait été une excellente surprise, entre autres parce que ce répertoire semble mobiliser nettement plus l'énergie des danseurs que les grands classiques. La pièce est en tout cas plaisante et riche, ça vaut le coup d'essayer (on rêve forcément de telle ou telle danseuse de la jeune génération dans le rôle titre...)

2-19 mai Paquita - Garnier

Hein ? ... Oh, pardon, je m'étais endormi en vous parlant. Oui, il suffit qu'on dise Paquita et je m'endors, c'est comme ça. Non, franchement, je l'ai pas mal vu, ce ballet, et je vois difficilement quel plaisir on peut en tirer. Même le Grand pas du second acte, tel que remonté à Paris, n'a pas l'aura souvent irrésistible des vrais morceaux de Petipa.

28 mai-6 juin Les Enfants du Paradis - Garnier

Oh, alors ça, c'est la reprise qu'on attendait tous. La pire musique de toute l'histoire de la danse (non, je plaisante, il y a La petite danseuse de Degas), une incapacité désolante à combiner danse et narration, et une manière sans scrupule d'appâter le touriste par le pittoresque parisien.

29 juin-14 juillet La Fille Mal Gardée - Garnier

Bon, Paris me dégoûte tellement en été qu'il n'y a aucune chance que j'y aille, mais la pièce est diablement sympathique.

4 juillet-16 juillet L’Anatomie de la Sensation - Bastille

 L'Opéra de Paris a un certain nombre ou un nombre certain de daubes à son répertoire et au tableau de ses créations maison, mais celle-là remporte tout de même la palme de la prétention. Parce que, vous comprenez, il ne faut pas juste faire de la danse, il faut aussi afficher de hautes ambitions philosophiques. Et on ne peut nier que Wayne McGregor s'élève, si j'ose dire, au même niveau en matière de philosophie que de danse. Le zéro absolu, donc.
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