mercredi 10 mars 2010

2010/2011 : Salle Pleyel [ET LONDRES !]

 EDIT : un article sur la prochaine saison du Royal Opera House, autrement dit Covent Garden pour les Français, où on apprend l'essentiel de la programmation lyrique (rien n'est en ligne pour le moment, et rien ne semble exiger le voyage).
RE-EDIT : Et voici la saison dans toute son officielle splendeur !

Pour nous reposer des turpitudes de l'Opéra de Paris (je ne vous ai pas encore parlé de tarification ?), la plus formidable des institutions musicales parisiennes (avec sa jumelle de la Villette), j'ai nommé la Salle Pleyel, vient de mettre en ligne à son tour la saison. Sélection subjective mais enthousiaste dans une offre sans égale :

20 octobre : Lucerne Festival Orchestra/Claudio Abbado pour la 9e symphonie de Mahler : commentaires inutiles, je crois
6 novembre : Ensemble Modern Orchestra/Pierre Boulez pour un concert de créations (Staud, Joneleit, Mantovani) et de la star des programmes de concert depuis une ou deux saisons, Arnold Schönberg
12 novembre : SWR-Sinfonieorchester/Sylvain Cambreling pour une œuvre de Lachenmann (très grand compositeur encore trop méconnu) couplée à la 3e symphonie de Bruckner
4 décembre : le violoniste Vadim Repin et le pianiste Boris Berezovsky pour une soirée qui promet d'être de la musique de chambre et non un vulgaire récital, avec Prokofiev, Janacek et Ravel au programme
5 décembre : le lendemain, récital certes, mais par Evgeny Kissin (Chopin/Schumann) : un grand pianiste trop vite catalogué comme virtuose sans âme

7 décembre : Maurizio Pollini au service des Préludes de Chopin (mais faut-il s'infliger le public insupportable que son cycle Pollini Perspectives lui a attiré ces dernières années dans la même salle ?)
18-19 janvier : Chamber Orchestra of Europe/Bernard Haitink pour deux concerts Beethoven
27 janvier : le grand pianiste tchèque Ivan Moravec avec un magnifique programme
14 février : le meilleur orchestre du monde (avec un ou deux autres...), le Concertgebouw d'Amsterdam, Mariss Jansons, Leif Ove Andsnes... que dire de plus ?
28 février : l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig avec Riccardo Chailly pour un programme Dvorak
3 mars : Stephen Kovacevich pour un programme magnifique avec du Beethoven et la dernière sonate de Schubert
5 mars : Orchestre du Festival de Budapest/Ivan Fischer, qui viennent montrer qu'ils ne savent pas que jouer de la musique hongroise ou slave avec un programme presque 100 % Wagner

14 mars : Murray Perahia dans un programme classique
9 avril : un concert baroque tout de même dans cette sélection (le baroque convient tellement peu à cette acoustique que je préfère désormais éviter) : La résurrection de Haendel par Nikolaus Harnoncourt, avec notamment Toby Spence
11 avril : Nelson Freire, malgré un programme qui m'agrée moyennement
15 avril : Ariane et Barbe-Bleue de Dukas, authentique chef-d'œuvre (que Gerard Mortier a fait jouer à l'Opéra de Paris, dans une très intelligente mise en scène d'Anna Viebrock) qui prouve que l'opéra français n'est pas nécessairement idiot, contrairement à ce que Nicolas Joel semble vouloir laisser penser ; je ne suis cependant pas sûr que les interprètes en soient très adéquats
11 mai : suite du défilé des pianistes, avec Radu Lupu et Schumann
18 juin : le London Symphony Orchestra est un orchestre de seconde zone, mais on espérer tout de même que Bernard Haitink réussira à le faire décoller mieux qu'un vulgaire Valery Gergiev, avec l'aide de Murray Perahia (concerto de Schumann, 4e symphonie de Bruckner)

25 juin : Schoenberg, Gurre-Lieder, une œuvre rare et formidable, un des rares chefs-d'œuvre parmi ces oratorios post-romantiques souvent pesant. Des doutes, là encore, sur l'interprétation


La sélection est drastique, et on trouvera beaucoup d'autres bons concerts qui méritent le détour dans cette si riche programmation. L'absence de certains, même très prestigieux, s'explique sans ambiguïté par le fait qu'ils ne valent pas, pour moi, le tapage qu'on fait (ou fera) autour d'eux ; pour ce qui concerne ceux de l'Orchestre de Paris, absents ici, il s'agit plutôt d'une suspension de jugement : j'espère sincèrement que son excellent nouveau directeur musical Paavo Järvi parviendra à faire revivre cet orchestre assommé par le règne vide de Christoph Eschenbach.
Le programme de la maison-sœur (maison-mère), la Cité de la Musique, paraîtra dans une dizaine de jours. Je ne manquerai pas de vous communiquer une sélection similaire !
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