dimanche 31 octobre 2010

Munich, portrait culturel (2) : L'offre musicale

Munich, combien d'orchestres ? Deux, trois, cinq, sept ? On n'en finit plus de les compter, mais seuls trois sont essentiels. Trois orchestres de niveau international dans une ville comme Munich, c'est il est vrai déjà remarquable, peut-être unique au monde - dommage, alors, que tous les trois aient quelques soucis concernant leur direction. J'ai déjà parlé du cas du Bayerisches Staatsorchester, autrement dit Orchestre national de Bavière, autrement dit orchestre de l'Opéra (le seul, le vrai) : j'ajouterai simplement qu'il suffit de voir comment cet orchestre joue vraiment les représentations de ballet pour comprendre toute la différence avec l'Orchestre de l'Opéra de Paris.

vendredi 22 octobre 2010

Mahler à tous les étages

Quelle idée de mourir à 51 ans ! D’abord, c’est trop jeune de toute façon, ensuite ça devrait être interdit quand on a un tel génie, et enfin ça tombe mal pour les anniversaires, ces anniversaires qui font vivre l’industrie du disque et les Folles journées de Nantes : voilà notre Mahler fêté à la fois en 2010, pour les 150 ans de sa naissance, et en 2011, pour les cent ans de sa mort. Il aurait été tellement plus malin de mourir à 75 ans, ça aurait fait un grand anniversaire tous les quarts de siècle… (ça fait le même effet avec 25 ans, mais même le plus précoce des génies romantiques n’a pas osé).

dimanche 17 octobre 2010

Remaniement : Musicasola ministre de la culture

Comme on parle toujours plus de remaniement,dans un esprit œcuménique et réconciliateur, j'ai décidé d'offrir mon aide bénévole au gouvernement pour lui suggérer un certain nombre de pistes pour éviter de nommer des individus aussi nuisibles que MM. et Mme Aillagon, Albanel et Mitterrand au Ministère de la Culture. Voici donc mon programme pour la recréation d'un nouveau ministère de la culture. Je me limite au domaine de la musique et du théâtre, qui sont l'objet de ce blog, mais les besoins ne sont guère moins grands dans les autres domaines.

1. Fin de la confusion Culture et Communication
On ne peut être à la fois responsable de l'Ensemble Intercontemporain et de TF1, la télé du temps de cerveau disponible. La Direction générale des Médias et des Industries Culturelles est rattachée au Ministère de l'Industrie.

2. Suppression des CCN et CDN
Les Centres Chorégraphiques et Dramatiques Nationaux sont supprimés.

3. Création de Théâtres nationaux
En remplacement des CCN et CDN sont créé des théâtres nationaux cofinancés par l'État et les collectivités territoriales. Ils sont dirigés principalement par des responsables administratifs. Leur mission est d'être des centres de création tournés essentiellement vers le public des régions dans lesquels ils sont implantés, et non du Festival d'Avignon et des théâtres publics parisiens. Ils ne sont pas la propriété exclusive d'un artiste unique. Les tournées sont possibles, mais elles ne doivent plus être qu'une partie secondaire de l'activité des institutions. Leur activité est centrée sur un théâtre, mais ils ont pour mission de produire et diffuser des spectacles dans l'ensemble de la région dans laquelle ils sont implantés, en particulier en direction des villes moyennes.
Ils disposent de troupes permanentes dans le domaine de la danse classique et contemporaine, du théâtre et de l'opéra, de façon à assurer la présence quotidienne des artistes dans la vie sociale des régions. Une attention particulière est accordée à la recréation d'un réseau de troupes de danse classique.
La tutelle de l'Etat s'assure de l'utilisation des financements publics pour des activités de création et de la pertinence des tarifications de façon à assurer un accès large à la culture sans démagogie.

4. Mesures concernant l'Opéra National de Paris et l'Opéra Comique
Le statut de l'Opéra de Paris sont redéfinies pour renforcer sa mission d'innovation dans le domaine du théâtre musical. L'Opéra-Comique est rattaché à l'Opéra National de Paris.
Le financement de l'Opéra National de Paris, comme celui des autres Opéras nationaux, est assurée conjointement par l'État et par la Ville.
La tarification de l'Opéra National de Paris est entièrement revue. Les abonnements libres sont supprimés.

5. Orchestres parisiens
Les subventions de l'Etat aux orchestres Pasdeloup, Colonne et Lamoureux ainsi qu'à l'Ensemble orchestral de Paris sont supprimées. Les montants correspondants et les emplois associés sont répartis entre :
-Les ensembles spécialisés en musique baroque et en musique contemporaine pour stabiliser leurs structures, leur permettre d'employer leurs musiciens sur des contrats à durée indéterminée et accroître leur activité.
-Les orchestres symphoniques en région, pour leur permettre d'accroître leur activité et de diversifier leur répertoire, en particulier en direction de la musique contemporaine.

6. Patrimoine théâtral et musical
Un effort particulier est fait pour la rénovation des lieux de spectacle en région pour :
-Améliorer le confort et l'accueil des spectateurs (y compris l'accueil à distance par la création de billetteries en ligne performantes) ;
-Réorganiser la production des spectacles pour permettre un accroissement global de l'activité : création de lieux de répétition, rénovation des machineries de scène et de l'ensemble des installations techniques ainsi que des ateliers.

7. Communication culturelle
Le spectacle, c'est mieux que la télé : les citoyens, notamment en province, doivent être encouragés à fréquenter de façon plus assidue les salles de spectacle.

Bien sûr il y aurait sans doute plein d'autres choses à faire... Mais il faut raison garder, après tout un ministre n'est jamais qu'un homme comme les autres...
Mais je prends vos idées supplémentaires...
(NON, pas de préférence nationale en matière de répertoire ou de choix des artistes !)

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mercredi 13 octobre 2010

Munich, portrait culturel (1) : Opéra et théâtre

On le sait depuis quelques jours : le nouveau directeur musical de l'Opéra de Bavière à compter de 2013 sera le Russe Kirill Petrenko, qu'on avait pu remarquer en France dans les remarquables Tchaikovski qu'il avait dirigé à l'Opéra de Lyon (dans les mises en scène insipides de Peter Stein, mais rien n'est parfait dans ce bas monde). Il remplace ainsi Kent Nagano, qui a dû jeter l'éponge en raison de l'attitude de l'intendant de la maison, Nikolaus Bachler, à son égard. Nagano est un chef remarquable qui a fait beaucoup pour la maison, beaucoup plus que Bachler en tout cas : il est donc très regrettable que les choses finissent ainsi, mais la tristesse est moindre du fait que les politiques ont au moins fait le bon choix pour le remplacer. Kirill Petrenko, paraît-il, n'est pas quelqu'un de facile, notamment du fait de son perfectionnisme et de ses doutes (qui l'honorent tant qu'ils ne l'empêchent pas de diriger) ; on n'aura donc pas un directeur musical à tout faire, produisant des représentations en série, mais on risque bien d'avoir quelques soirées vraiment mémorables.
Klein, aber fein ? Le deuxième opéra de Munich ressemble à son grand frère

Après tout, cette nomination peut être l'occasion de faire un rapide portrait culturel - ou en tout cas musical - de cette ville, mal connue des Français qui l'assimilent trop souvent uniquement à la (très réellement insupportable) fête de la bière. Je ne parlerai pas des musées, mieux connus mais tous assez vieillots, avec cette présentation germanique destinée à écraser le spectateur plutôt qu'à lui parler d'égal à égal, moins haïssable sans doute que l'Empire Habsbourg (traumatisme muséal : le Kunsthistorisches Museum de Vienne - mais c'est une autre histoire), mais suffisante pour m'en détourner ; mais plutôt de tout ce qui concerne la musique. Sans doute, Munich comme métropole musicale est mieux connue aujourd'hui qu'autrefois, notamment du fait de la multiplication des tournées d'orchestre, mais elle réserve quelques surprises, des bonnes mais aussi des moins bonnes... Suivez le guide !

dimanche 10 octobre 2010

Regietheater et Eurotrash (4) : De la sainte Fidélité

Les épisodes précédents : ce que Regietheater veut dire (et de l'ego des metteurs en scène) ; l'art de la transposition ; quelques DVD à voir pour ne pas mourir glottophile.

Je m'en veux de recourir à des cas aussi faciles, dont la charité devrait détourner pudiquement mes yeux : mais pensez à des spectacles aussi marquants que Mireille mis en scène par Nicolas Joel*, Demofoonte de Jommelli (Cesare Lievi, Salzbourg/Ravenne/Paris) ou la récente Donna del Lago de Garnier. Si vous avez vu ces spectacles et êtes comme la quasi-totalité des gens avec qui j'ai pu parler, vous vous êtes ennuyé à ces spectacles comme il ne devrait pas être permis de s'ennuyer. Vous voyez où je voulais en venir : ces trois spectacles sont des fers de lance d'une tendance du monde lyrique, qui reproche aux metteurs en scène modern(ist)es de trahir les œuvres, en faisant de la fidélité à l'œuvre la première vertu d'une mise en scène.

jeudi 7 octobre 2010

Ne pas être à Paris peut parfois être un avantage comparatif pour parler de la vie musicale parisienne : j'ai ainsi l'honneur de pouvoir faire une critique du concert qui aura lieu ce dimanche matin au Théâtre des Champs-Elysées, concert auquel mes lecteurs parisiens, bien évidemment, ne manqueront pas d'être malgré le prix toujours dissuasif des Concerts du Dimanche matin (25 €, c'est bien peu pour ceux qui paient leurs places parfois plus de 100 €, mais c'est beaucoup pour ceux qui vivent dans les hauteurs des salles de concert - ce qui est mon cas, à tel point que je finis souvent par préférer les places les plus bizarres que peuvent parfois offrir les salles).
Donc, un concert où la tête d'affiche s'appelle Alfred Brendel.

vendredi 1 octobre 2010

Musicasola sur les routes

Vous l'avez peut-être remarqué, ce blog aime aller se promener sur les routes européennes, entre Salzbourg, Londres, Lyon*, Bâle, Munich, Paris et la Lorraine. Cette fois, c'est du sérieux : entre octobre et décembre, je serai en Allemagne, avec beaucoup de spectacles à Munich au programme (à l'Opéra, dans les théâtre, à l'Orchestre de la Radio bavaroise avec Mariss Jansons et d'autres), mais aussi un petit peu de Berlin dans l'histoire. Ce sera l'occasion pour moi de vous parler plus en détail de la vie culturelle allemande, qui a de quoi faire rêver les Français, y compris en direct d'une ville de province. En tout cas, je ne crois pas que j'aurai moins de choses à dire que depuis la France...

Des voisines de spectacle fort sages : les statues de l'Opéra de Munich
Des voisines de spectacle on ne peut plus calmes : statues de l'Opéra de Munich

Je serai tout de même à Paris pour un concert au mois d'octobre. Je vous laisse trouver lequel, ce n'est vraiment pas difficile...

*Allez, je vous le dis dès aujourd'hui : je serai à la première de Tristan und Isolde à l'Opéra de Lyon le 4 juin. Je viens d'avoir un coup au cœur, et je transmets l'information : ce ne sera finalement pas mon cher Jossi Wieler qui mettra en scène ce spectacle (qui aurait été ses débuts en France), mais La Fura dels Baus, le collectif catalan qui a signé un Ring très remarqué (disponible en DVD), dont je redoute le goût pour le spectaculaire creux (voir La Flûte enchantée importée par Mortier à l'Opéra Bastille). Nous verrons...

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