lundi 31 octobre 2011

Les faussaires du baroque

Oui, c'est bien de L'Egisto de Marazzoli et Mazzocchi que je veux vous parler, comme le titre l'aura instantanément fait comprendre à tous ceux qui suivent l'actualité lyrique parisienne, ce premier opéra donné en France (ou pas). J'ai vu une des représentations données au Théâtre de l'Athénée de cette production mûrie à Royaumont et destinée à tourner en région parisienne et - vous vous en doutez - je n'ai pas aimé. Mais alors pas du tout. Ce qui, du reste, n'est pas très grave : les mamies bourgeoises autour de moi ont adoré un spectacle à vrai dire fait plus pour elles que pour moi.
Je vous épargne pour le moment une vraie photo de scène. Vrai théâtre baroque : frontispice pour Amadis de Lully

lundi 24 octobre 2011

La Source : un triomphe que l'Opéra ne méritait pas

Brigitte Lefèvre se vante, paraît-il, d'être une rassembleuse de talents qui viennent assister les chorégraphes et l'aider à donner le meilleur d'eux-mêmes : son efficacité est redoutable ici, et d'autant plus grand le mérite du chorégraphe Jean-Guillaume Bart d'avoir su résister à une si redoutable conjoncture. Et d'avoir ainsi livré le nouveau grand ballet classique dont la troupe avait si furieusement besoin.


vendredi 21 octobre 2011

Où ce méchant blog gauchiste se mêle de parler de management, et même pas pour s'en moquer

Ça commence sérieusement à sentir le roussi à l’Opéra de Paris. Le Canard enchaîné ne mâche pas ses mots à propos de la récente production de Faust (numéro du 5 octobre) : ce que fait Alagna « n’est pas vraiment artiste. Il défonce la baraque assez grossièrement, sans doute pour prouver qu’il pourra chanter Aida » (Luc Décygnes a bien raison de faire semblant d’oublier qu’il a déjà chanté Radamès à la Scala…) ; Inva Mula « a une diction si parfaite qu’on se demande en quelle langue elle chante » ; et surtout, surtout, en noir sur blanc, sans fioriture, « la mise en scène de Jean-Louis Martinoty n’aurait jamais dû être présentée à Bastille s’il y avait eu un directeur digne de ce nom ». Les syndicats on fait ce qu’ils ont pu pour sauver la réputation de la maison en annulant plusieurs représentations de ce spectacle de la honte (y compris la diffusion dans les cinémas), mais la question est bel et bien posée : comment faire pour qu’il y ait enfin « un directeur digne de ce nom » dans la maison ?

samedi 15 octobre 2011

Les larmes du clavecin

Ça y est : j'ai trouvé mon concert préféré de la saison 2011/2012. Vous me direz que c'est un peu, tout de même, comme ça, au beau milieu du mois d'octobre, et que ça ne traduit pas une grande confiance en l'avenir. Mais j'ai deux bonnes raisons pour ce choix précoce. La première, c'est que je n'ai pas de mémoire et qu'au moment où tout le monde se met à faire son bilan de saison il me faut un effort considérable pour tenter de remonter au-delà des trois derniers mois. La seconde, c'est tout simplement que si d'autres concerts pourront être aussi passionnants que celui dont je vais vous parler, je ne crois pas qu'il reste beaucoup de marge pour faire encore mieux. Le grand gagnant est donc...



lundi 3 octobre 2011

Ring-Saga, Wagner ensablé au milieu du gué

Il arrive qu’il ne soit pas très agréable d’écrire une note de blog. Quand on aime le spectacle, tout va bien, ou presque – il faut tout de même essayer d’être à la hauteur. À l’inverse, il est plutôt amusant de tirer à vue sur tel ou tel spectacle, façon Opéra de Paris (je regrette de ne pas pouvoir participer la curée actuelle sur le Faust mis en scène par Jean-Louis Martinoty, ils ont l’air de bien s’amuser – même l’ultra-réac, ultra-joellien André Tubeuf s’y met – mais je ne suis quand même pas fou au point d’aller m’ennuyer 4 h à Bastille pour ça). Ring-Saga, c’est autre chose : me voilà face à un des projets les plus intéressants de ces dernières années, un des plus novateurs en apparence, qui s’effondre doucement sur lui-même comme une pomme cuite. Avec élégance, certes, mais sans salut possible.
Lionel Peintre (Alberich)

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