Retour le samedi matin dans une salle plus agréable, la belle salle du Mozarteum, pour une nouvelle Mozart-Matinee, consacrée cette fois entièrement à Haydn, avec un programme sortant de l’ordinaire : après la très courte symphonie Lamentatione (Hob. I:26), c’est le rare Stabat Mater qui occupe l’essentiel du programme, donné sous la direction du directeur musical du Mozarteumorchester, Ivor Bolton, entouré par l’excellent Arnold Schoenberg Chor et un quatuor soliste dont ressortent avec éclat la soprano Sandrine Piau et le ténor Joel Prieto. La première bénéficie d’une belle partition virtuose qu’elle met comme toujours en valeur aussi bien par la sûreté sans faille de sa technique que par un goût et un sens du style non moins infaillibles ; le second, en tout début de carrière, frappe par son aplomb, la justesse de sa déclamation et la richesse de son timbre. L’œuvre elle-même, sans avoir toujours la force innovatrice des messes tardives, justifie pleinement sa programmation, d’autant qu’Ivor Bolton maîtrise ici remarquablement les équilibres et les articulations.
Un court concert de musique de chambre, en écho à la programmation Varèse, clôt la journée, avec deux compositeurs français héritiers de l’intérêt de Varèse pour le son, interprétés par des musiciens de l’Ensemble recherche. La Musique fugitive de Dusapin paraît à vrai dire bien inoffensive face aux créations visionnaires de son aîné ; Vortex Temporum de Gérard Grisey est en revanche désormais un classique du répertoire de la musique de chambre d’aujourd’hui : poésie sonore, réduction des moyens et visions cosmiques tout à la fois. Dommage que la marginalité de ce concert ne lui ait attiré qu’un maigre public : malgré la qualité du programme et des interprètes, l’ambiance n’y était pas vraiment.
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