Troisième rendez-vous cette année avec la toujours très attachante série des Mozart-Matineen : on regrette que l'impulsion initiale qui était celle de leur créateur Bernhard Paumgartner, faire découvrir des œuvres mal connues de Mozart, ne soit plus vraiment à l'ordre du jour; du moins aura-t-on pu découvrir ce matin un jeune chef encore peu connu, Robin Ticciati, qui a un sens mozartien plus qu'intéressant. Même une oeuvre aussi rebattue que la symphonie KV 550 (la célèbre "Quarantième") trouve une fraîcheur d'approche qui est certes la marque de fabrique des Mozart-Matineen, mais qui doit beaucoup ici à l'approche à la fois libre et très réfléchie du jeune chef. Le concerto pour hautbois en première partie avait moins convaincu, en partie à cause du soliste François Leleux, trop démonstratif (ces cadences interminables...), cela dit accueilli par d'inexplicables ovations.
L'après-midi, retour à la Haus für Mozart et à Claus Guth : ses Noces de Figaro sont trop connues pour que j'entre dans les détails : production agréable, avec son ange factotum finalement rejeté par ceux dont il modelait la vie, qui partent vers un monde de raison et de désillusion... Musicalement, Daniel Harding a hélas un peu perdu de sa fougue, et sa lecture est un peu trop sage (c'est bien mieux en place que pour le Don Giovanni de de Billy, mais moins présent qu'Adam Fischer hier) ; mais avec une distribution capable, le résultat musical est nettement supérieur aux autres représentations mozartiennes récentes du festival : on retrouve avec plaisir la Comtesse somptueuse de Dorothea Röschmann (une très grande chanteuse, qui n'est pas au premier plan médiatique en raison de sa discrétion) et le Comte de Gerald Finley, avec une voix bien projetée, richement timbrée et dramatiquement efficace ; à leurs côtés, le Figaro de Luca Pisaroni est à la hauteur des espérances qu'on a depuis longtemps dans le développement de cet excellent chanteur, ce qui n'est pas le cas de la Suzanne un peu absente de Marlis Petersen, qui manque un peu de fraîcheur et de puissance, tandis que Katija Dragojevic est la bonne surprise de cette distribution : voix assez claire, bien formée et bien maîtrisée, une mezzo à suivre.
Après plus de vingt spectacles, il est désormais temps de quitter Salzbourg pour retrouver bientôt la saison 2009/2010 à Paris et ailleurs : sans surprise, Salzbourg reste un lieu magique pour qui aime les arts vivants dans toute leur variété (sauf la danse, hélas) - à condition d'aller voir le moins d'opéra possible et de savoir aimer le théâtre et d'avoir un appétit insatiable de concerts. Rien que pour le concert de Thomas Quasthoff, le festival continue à avoir sa justification artistique.
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