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Devinette : combien de productions d'opéra à l'Opéra Garnier jouent-elles avec l'apparence de l'Opéra Garnier (Photo Opéra de Paris) |
lundi 30 septembre 2013
Alceste, la faute à pas de chance
Oui, croyez-le bien, j'en suis désolé. Minkowski et Gluck, ça fait longtemps qu'on sait que c'est une affaire qui marche (entre autres grâce à la fameuse Iphigénie en Tauride qui aura marqué les triomphaux débuts parisiens de Krzysztof Warlikowski). Olivier Py n'est pas vraiment un de mes metteurs en scène favoris, mais après son très stimulant et intense Trouvère de Munich, tous les espoirs étaient permis, et vraiment, pour une fois, si ça n'a pas marché, ce n'est vraiment pas la faute de Nicolas Joel, sinon qu'il aurait peut-être un peu pu faire attention au fait que le sieur Py se retrouvait ainsi engagé à livrer trois productions en trois mois et demi.
mardi 10 septembre 2013
Réjoellissez-vous !
Le ministère de la Culture, dans sa grande sagesse, n'avait pas fait mystère de sa volonté de débarquer Nicolas Joel si possible avant la fin de son mandat prévu en 2015 : c'est donc chose faite, comme de nombreux médias l'ont annoncé. Ce n'était pas facile, parce que c'était lié à tout un jeu de chaises musicales, mais le départ bruyant d'Alexander Pereira de Salzbourg après la prochaine édition ouvre toutes les portes : Pereira allant à la Scala dès 2014 laisse libre Stéphane Lissner qui peut ainsi prendre la place de Nicolas Joel un an plus tôt. Bien sûr, la programmation de cette prochaine saison est déjà largement entamée, mais les marges de manoeuvre sont plus grandes que ce qu'on croit souvent, et les délais pas forcément si longs (on se souvient ainsi que c'est en cours de saison que Gerard Mortier avait choisi Krzysztof Warlikowski pour monter Iphigénie en Tauride parce qu'Isabelle Huppert n'y arrivait pas, et on ne peut pas dire que le spectacle donnait l'impression d'être bâclé). Il faut faire une distinction entre ce qui est prévu, sous forme d'accord oral entre les partenaires, et ce qui est signé, et qu'on ne peut souvent rompre qu'avec un coût important. La saison 2014/2015 sera bancale, mais elle ne sera pas forcément inintéressante.
Souvenons-nous, au passage, qu'il y a quelques années Nicolas Joel annonçait une reprise de Mathis der Maler pour 2018, puisque sa programmation était, comment dire, visionnaire. Sic transit...
Pour finir, révisons un peu le jeu des chaises musicales (Wiener Festwochen, Opéra de Paris, Scala, Odéon, festival de Salzbourg) :
Markus Hinterhäuser, qui a pris la succession de Luc Bondy qui a pris la succession d'Olivier Py, devrait prendre la succession d'Alexander Pereira qui prendra la succession de Stéphane Lissner qui prendra la succession de Nicolas Joel qui prendra la porte. C'est très clair, je trouve.
(Comme je connais mal la situation madrilène - le prix des places délirant de cette salle m'ayant toujours dissuadé, malgré le grand intérêt de la programmation récente -, je ne vais pas rentrer dans les détails. Mais il n'est pas très surprenant de voir que le gouvernement étroitement conservateur en place en Espagne ait choisi un réac, Joan Matabosch, pour succéder à l'encombrant et génial Gerard Mortier, qui doit lutter contre un cancer et doit donc mettre un terme à sa brillantissime carrière).
Souvenons-nous, au passage, qu'il y a quelques années Nicolas Joel annonçait une reprise de Mathis der Maler pour 2018, puisque sa programmation était, comment dire, visionnaire. Sic transit...
Pour finir, révisons un peu le jeu des chaises musicales (Wiener Festwochen, Opéra de Paris, Scala, Odéon, festival de Salzbourg) :
Markus Hinterhäuser, qui a pris la succession de Luc Bondy qui a pris la succession d'Olivier Py, devrait prendre la succession d'Alexander Pereira qui prendra la succession de Stéphane Lissner qui prendra la succession de Nicolas Joel qui prendra la porte. C'est très clair, je trouve.
(Comme je connais mal la situation madrilène - le prix des places délirant de cette salle m'ayant toujours dissuadé, malgré le grand intérêt de la programmation récente -, je ne vais pas rentrer dans les détails. Mais il n'est pas très surprenant de voir que le gouvernement étroitement conservateur en place en Espagne ait choisi un réac, Joan Matabosch, pour succéder à l'encombrant et génial Gerard Mortier, qui doit lutter contre un cancer et doit donc mettre un terme à sa brillantissime carrière).
lundi 9 septembre 2013
Salzbourg 2013, les concerts : de tout un peu (3)
Arrivons-en, enfin, à ce qui relève de la programmation proprement dite, ces concerts que l'intendant, a priori, a véritablement fait naître en en choisissant les artistes et le programme. Tout n'est pas raté, là-dedans, bien sûr, mais comme on dit dans Billy Budd : "Always some diffect, always an imperfection"...
lundi 2 septembre 2013
Salzbourg 2013 : les concerts, de tout un peu (2)
Donc, je vous parlais dans un post précédent de la première catégorie de bons concerts à Salzbourg 2013 (parce que ça dit aussi des choses sur comment on réussit, ou pas, une programmation qui est un tout, un peu comme quatre morceaux orchestraux forment une symphonie, voilà...), celle des concerts de toute façon réussie même quand l'intendant fait des efforts pour gâcher le travail des autres. J'en arrive donc à la seconde catégorie, celle des concerts que n'importe qui pourvu de phynances abondantes et d'une connaissance minimale du milieu peut réussir, parce que de toute façon ils ne sont pas produits pour l'occasion (produits, c'est-à-dire choisis, appris, répétés), qu'ils sont donc en quelque sorte amortis.
mercredi 28 août 2013
Salzbourg 2013 : les concerts, de tout un peu (1)
Donc, comme vous aurez pu le comprendre dans le message précédent, je vais d'abord à Salzbourg pour les concerts ; et naturellement, le bilan ne saurait être aussi négatif, parce qu'il est difficile de ne choisir que des mauvais artistes dans des programmes médiocres, même quand on essaie très fort. Contrairement à ses prédécesseurs, Alexander Pereira a cru bon d'assumer lui-même la programmation des concerts, et il est évident que, cette année plus encore que l'an passé, il n'y a consacré que le peu de temps laissé par le secteur lyrique (notamment du fait de l'année Wagner/Verdi). D'où une impression générale d'incohérence et de course au plus pressé.
dimanche 25 août 2013
L'opéra à Salzbourg au fond du trou
Pour moi, Salzbourg n’a jamais été un festival d’opéra ; je n'ai pas besoin de Salzbourg pour l'opéra, je n'ai pas besoin de l'opéra à Salzbourg.
L’opéra est ce qui attire le plus l’attention, entre autres parce qu’il excite
à merveille la passion de nos contemporains lyricomanes et non lyricomanes pour
le people, mais ce n’est qu’un fragment de ce qui se passe à Salzbourg. Ceci
étant, puisque j’y suis, j’y vais voir chaque année quelques opéras, et cette
année d’autant plus qu’en raison des anniversaires Verdi et Wagner l’opéra
tenait une place particulièrement démesurée dans la programmation.
jeudi 22 août 2013
Wiener Philharmoniker - Festival de Salzbourg : les voyages forment la jeunesse
Quel festival ! Je ne parle pas du Festival de Salzbourg lui-même, concerts, opéras et pièces de théâtre, mais du festival de coups bas, de petites phrases et de grandes déclarations auxquels se livrent depuis plusieurs mois les responsables du festival, les politiques autrichiens et quelques artistes choisis autour du présent et de l'avenir du plus prestigieux festival du monde - ou en tout cas du plus cher. Ma déclaration préférée, c'est celle de l'Intendant (directeur artistique) Alexander Pereira qualifiant de "cris d'orfraie répugnants" les craintes de la présidente du festival qu'un déficit vienne pour la première fois depuis longtemps entacher les comptes du festival. Mais ce n'est pas encore là la grande affaire : voilà que l'Orchestre Philharmonique de Vienne s'en va. Ou presque.
samedi 27 juillet 2013
Le Ring, retour à l'essentiel
Un petit mot en passant (en attendant un jour une activité à nouveau plus régulière) sur le Ring redonné cet été à Munich : ayant fait une critique pour Resmusica (que vous trouvez au jour d'aujourd'hui ici) de tout le cycle l'an passé, je n'avais pas prévu d'y aller, mais une place à 55 € (non, pour l'ensemble du cycle) qui m'est passée à portée de main a eu raison de ma résistance. Certains ici se souviennent sans doute qu'après avoir écrit deux messages très négatifs sur les deux premiers volets du Ring parisien, j'avais pris le parti de m'abstenir pour la suite - l'élément qui m'a fait fuir n'étant pas la mise en scène bête et moche de Günter Krämer, mais bien la direction musicale inqualifiable de Philippe Jordan. Et là, tout à coup, à Munich du haut de ma place debout, je me suis dit que - sans vouloir me vanter - j'avais bien eu raison, parce qu'avoir un vrai chef, tout de même, ça change tout.
Oh, bien sûr, le Ring de Nagano n'est sans doute pas à la même hauteur que son Parsifal, mais voilà un vrai chef wagnérien, avec un sens du théâtre et un sens de la voix, et quand vous avez quelqu'un comme cela dans la fosse vous savez que vous êtes en sécurité. Je dis cela, évidemment, alors que Kirill Petrenko est en train de triompher à Bayreuth (on se souvient de son Tristan lyonnais), et bien sûr je préfèrerais encore Petrenko (ou plus exactement, je préfèrerai, puisque sans avoir à subir les sottises du rituel de Bayreuth on pourra voir Petrenko diriger le Ring à Munich dans les années qui viennent). Et puis à Munich il y a une distribution qui non seulement est aidée pour donner tout ce qu'elle sait, mais qui est sans doute aussi meilleure que celle de Paris. Lorsque je me plaignais de la distribution parisienne sur un forum, on m'avait mis au défi de trouver mieux, "puisque de toute façon il n'y a plus de grands chanteurs wagnériens". Erreur, cher ami : il est là, le chant wagnérien d'aujourd'hui, et il se défend très bien par rapport à quelque période que ce soit ; faire une telle distribution, c'est un travail de professionnel que les amateurs comme vous et moi ne peuvent maîtriser, mais le résultat est là. On me dira que c'est bien facile de réussir quand on va chercher Bryn Terfel (Wotan/Walkyrie), une merveille de nuances et d'intelligence sans rien sacrifier à la force de frappe attendue, ou Nina Stemme (Brünnhilde/Götterdämmerung), mais que dire de Terje Stensvold, 69 ans, qui fait un Wanderer formidable, ou de Hans Peter König en Hagen, ou de Tomasz Konieczny en Alberich ? Monter un Ring à Paris, c'était sans doute méritoire. Mais en art, les médailles en chocolat n'ont pas beaucoup d'intérêt.
Cela fait un petit moment que je ne vous parle plus des nouvelletés parisiennes, et ça ne risque pas de changer ces prochains temps ; mais il y a tant de choses à voir partout dans le monde...
Si vous souhaitez suivre un peu mieux que par ce blog mes pérégrinations, allez donc voir sur Twitter (twitter.com/musicasola - and since I'm international it's mainly in some kind of English now) et toujours sur Resmusica pour les nombreuses critiques que j'y publie (c'est là)...
Oh, bien sûr, le Ring de Nagano n'est sans doute pas à la même hauteur que son Parsifal, mais voilà un vrai chef wagnérien, avec un sens du théâtre et un sens de la voix, et quand vous avez quelqu'un comme cela dans la fosse vous savez que vous êtes en sécurité. Je dis cela, évidemment, alors que Kirill Petrenko est en train de triompher à Bayreuth (on se souvient de son Tristan lyonnais), et bien sûr je préfèrerais encore Petrenko (ou plus exactement, je préfèrerai, puisque sans avoir à subir les sottises du rituel de Bayreuth on pourra voir Petrenko diriger le Ring à Munich dans les années qui viennent). Et puis à Munich il y a une distribution qui non seulement est aidée pour donner tout ce qu'elle sait, mais qui est sans doute aussi meilleure que celle de Paris. Lorsque je me plaignais de la distribution parisienne sur un forum, on m'avait mis au défi de trouver mieux, "puisque de toute façon il n'y a plus de grands chanteurs wagnériens". Erreur, cher ami : il est là, le chant wagnérien d'aujourd'hui, et il se défend très bien par rapport à quelque période que ce soit ; faire une telle distribution, c'est un travail de professionnel que les amateurs comme vous et moi ne peuvent maîtriser, mais le résultat est là. On me dira que c'est bien facile de réussir quand on va chercher Bryn Terfel (Wotan/Walkyrie), une merveille de nuances et d'intelligence sans rien sacrifier à la force de frappe attendue, ou Nina Stemme (Brünnhilde/Götterdämmerung), mais que dire de Terje Stensvold, 69 ans, qui fait un Wanderer formidable, ou de Hans Peter König en Hagen, ou de Tomasz Konieczny en Alberich ? Monter un Ring à Paris, c'était sans doute méritoire. Mais en art, les médailles en chocolat n'ont pas beaucoup d'intérêt.
Cela fait un petit moment que je ne vous parle plus des nouvelletés parisiennes, et ça ne risque pas de changer ces prochains temps ; mais il y a tant de choses à voir partout dans le monde...
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