mercredi 16 mai 2007

Mehr Licht

Une émotion: au Théâtre de la Ville samedi soir, des rampes de projecteurs montant et descendant, allumés, entre les deux premières pièces du spectacle. Une minute où il ne se passe rien, sans danseur sur scène, simplement ce ballet des lumières qui vont et viennent - une forme de chorégraphie, dirait-on si cela n'était pas un peu facile.
C'est un paradoxe, peut-être, quand on aime tant le spectacle vivant, de s'extasier sur les charmes d'une mécanique. Mais le théâtre, la danse, c'est aussi une mécanique, et si ceux qui l'animent ne sont pas sur la scène devant les yeux du public, leur action ne relève pas moins du miracle que les prestations des acteurs, danseurs et chanteurs.
Depuis quelques années, les lumières m'intéressent toujours plus, plus que les décors, plus que les costumes. Je me souviens de l'effet lumineux terrassant qui incarnait l'orage des Bassarides (Henze, Châtelet 2005), des lumières de Jean Kalman pour l'Alcina de Robert Carsen (Garnier, 1999, reprise 2008)...
Heureux qui, dans la technique, sait trouver la beauté...

Pour toute personne qui voudrait savoir ce que veulent dire mes titres, je précise que celui-ci veut dire "Plus de lumière" et qu'il s'agit des dernières paroles de Goethe. Ce qui n'a pas grand-chose à voir avec le contenu de ce message.

Une photo devrait venir enrichir ce message un jour; ce ne serait pas du luxe!

dimanche 13 mai 2007

Durée

Un opéra, c'est en général long. Trois heures, entracte(s) compris, telle est sans doute la durée la plus fréquente pour une représentation d'opéra. En deçà de deux heures et demie, c'est court ; au-delà de quatre heures, cela devient long, et l'horaire de début en tient en général compte.
Une telle durée est inhabituelle dans notre monde. Un film qui dure plus de deux heures est un long film, mais c'est court pour un opéra. Bien sûr, cela ne dit rien sur la qualité des oeuvres concernées, et il vaut bien mieux un Wozzeck que cent Juive. La durée n'en reste pas moins une singularité de l'opéra, et sans aucun doute un obstacle pour l'accès du grand public à ce genre.

Pourtant c'est une singularité que j'aime. J'aime, tout particulièrement, les opéras très longs. Le Ring, Les Troyens, Saint François d'Assise. Soit parfois près de deux heures sans qu'il soit possible de dire un seul mot : la musique et le théâtre sur la scène, le silence en soi. C'est aussi pour cela que j'aime l'opéra (pas celui où on vient pour acclamer une star, celui où on vient pour écouter et recevoir) : cette faculté de concentration qu'il développe est peut-être ce qu'il a de plus précieux.
Applaudir, ensuite, est secondaire : comme disait le pianiste Vladimir Horowitz, on applaudit bien les boxeurs.

mercredi 9 mai 2007

Dix-septième


La musique du XVIIe siècle - qui, si on s'en tient à une définition un peu sensée du mot "baroque", est la seule à pouvoir être qualifiée de baroque* - plaît au public, qui ne rêve pas, quoi qu'on en dise, que de Tosca ou de grosses machines romantiques. Deux petits spectacles l'ont amplement prouvé ces derniers jours à Paris.

Le Théâtre Sylvia-Montfort (qui n'est pas le plus agréable de Paris) a présenté L'Ormindo de Cavalli, dans une production de l'Arcal, remarquable structure de décentralisation lyrique comme il devrait y en avoir beaucoup plus en France. Ce répertoire, qui ne demande qu'un orchestre réduit, pas de choeurs et peu de solistes, est en soi peu coûteux, mais comme les participants de ce genre de spectacles sont en général moins subventionnés que les grosses cylindrées culturelles, il est moins coûteux bien souvent de monter un Verdi qu'un Cavalli, ce qui est évidemment délirant...
Le spectacle en question, à vrai dire, ne rend pas tout-à-fait justice à cette partition, en raison de solistes souvent insuffisants, mais aussi d'un chef (Jérôme Corréas, ex-chanteur) qui ne trouve pas encore le flux narratif de cette musique. C'est au moins l'occasion de découvrir une oeuvre de plus d'un compositeur dont on ne dira jamais assez que c'est un compositeur majeur!
Mais d'un certain côté, le plus important n'est pas dans ces limites qualitatives: grâce à une agréable mise en scène (Dan Jemmett), grâce surtout à la grande qualité de la musique et du livret, un public visiblement peu au fait des subtilités de l'art de Cavalli a fait un triomphe à cette soirée, public scolaire comme vieux habitués des théâtres parisiens, entre rire et émotion. Oui, parce qu'au fait: c'est de l'opéra, donc c'est du théâtre...

Le lendemain, fin des sentiers battus du point de vue géographique, mais pas du point de vue du répertoire: Era la notte, chante Anna Caterina Antonacci - c'est le titre de son spectacle, "solo" lyrique mis en scène de façon agréable par Juliette Deschamps (on peut rêver un art théâtral plus profond, mais son travail sert la musique et se regarde avec plaisir...). On peut avoir quelques réserves sur le travail de la chanteuse (un Lamento della pazza de Giramo trop peu engagé, quelques difficultés dans les passages les plus guerriers du Combattimento de Monteverdi), mais elles sont de faible poids face à de nombreux très beaux moments, notamment le madrigal de Barbara Strozzi, ou un Lamento d'Arianna magique. Surtout, c'est la musique qui triomphe: bien connu par le disque, ce répertoire est scandaleusement absent des salles de concert, alors qu'on préfère financer des orchestres symphoniques en surnombre pour rabâcher toujours le même répertoire (combien d'intégrales des Symphonies de Brahms en 10 ans à Paris?).

J'aime ce répertoire. Nous aimons ce répertoire. Le grand public, si on le lui présente, peut aimer ce répertoire. Mais cela exigerait, de la part des décideurs culturels, un courage, une curiosité, une vision ouverte de la culture...
Ce qui, bien sûr, ne diminue aucunement mon plaisir à l'écoute de cette musique...

Suite des événements:
-La tournée de
L'Ormindo n'est pas finie: voir le site de l'Arcal pour les autres dates; en outre un enregistrement CD, avec une distribution de meilleur niveau que celle de la tournée (Piau, Visse, Crook...), a été enregistré et sortira en juin;
-Pour
Era la notte, il faudra patienter plus longtemps pour avoir droit à un DVD, mais cela vaut la peine d'attendre. Pour ceux qui n'en peuvent mais, il y a un CD où A.-C. Antonacci a enregistré, en studio et dans un ordre différent, les 4 oeuvres du programme (Naïve); je préfère pour ma part attendre.



* Il y a des exceptions ; on ne voit pas comment les musiciens de Louis XIV, à commencer par Lully, pourraient être qualifiés de baroque, alors qu'on sait bien que l'esthétique prônée par Louis XIV dans le domaine de la littérature ou des arts plastiques est à l'opposé de la littérature et des arts baroques. Cela dit:
-Dire qu'une oeuvre est baroque ou ne l'est pas n'est pas un jugement de qualité;
-ça ne me dérange pas qu'on continue à employer le mot comme il l'est maintenant, c'est-à-dire essentiellement comme "la musique que jouent les baroqueux" (en gros du début XVIIe à 1760), à condition qu'on comprenne bien que c'est un mot pratique mais sans contenu intellectuel.

lundi 7 mai 2007

La culture en deuil

Il n'est de culture que politique - sans quoi elle dégénère en simple divertissement.

Un homme a été élu hier président de la République. Ses valeurs sont le travail, et non l'épanouissement. L'autorité plutôt que la justice. La sécurité plutôt que la fraternité.

Victoire de la démocratie ? Maladie, plutôt, de la démocratie. On savait que la démocratie française était malade au moins depuis la réélection de Jacques Chirac, mais hier une nouvelle étape a été franchie.

Une vieille France rancie, revancharde, a gagné. Largement. Sur une large participation.

Ensemble, tout devient possible, dit-il ? Ce sera sans moi.

Impératif pour tous ceux qui croient à la culture: résister.

mercredi 2 mai 2007

Janáček bafoué


Depuis que Gerard Mortier est à la tête de l'Opéra de Paris, on ne peut se plaindre de voir trop peu de Janáček à Paris. En sortant de la première de L'Affaire Makropoulos la semaine dernière, je me suis pourtant dit: mais à quoi bon?
Bien sûr, cela aura peut-être pour effet de faire connaître au grand public ce compositeur majeur, relativement facile d'accès par rapport à des contemporains comme Berg ou Schoenberg, mais ô combien plus riche et passionnant que le grand répertoire qu'on nous ressort à grande échelle (y compris à l'ONP version Mortier...). Nous avons en effet eu jusqu'à présent Katia Kabanova (direction S. Cambreling/ mise en scène C. Marthaler), De la maison des morts (M. Albrecht/K. M. Grüber), Le journal d'un disparu (G. Kuhn/La Fura dels Baus), et depuis quelques jours L'affaire Makropoulos (T. Hanus/K. Warlikowski).
Que restera-t-il de tout cela? Rien, très probablement. Katia, que je n'ai vu qu'en vidéo lors de la création salzbourgeoise du spectacle [DVD], péchait par une mise en scène d'une grande pauvreté avec une direction d'acteurs simpliste, mais la partie musicale était probablement la plus satisfaisante de l'ensemble de ces spectacles.
De la maison des morts, reprise exsangue d'un spectacle probablement très fort (Salzbourg 1992), pâtissait de la perte d'envie du metteur en scène pour la préparation de ces représentations, mais surtout d'un des plus mauvais chefs qu'il m'ait été donné d'entendre (Marc Albrecht - à proscrire).
Pour le Journal, la mise en scène passe-partout ne gênait pas, mais la partition avait été orchestrée par le chef Gustav Kuhn, qui assumait lui-même à la baguette ce massacre (n'importe quel étudiant de conservatoire aurait su mieux respecter l'esprit de Janáček, même en revendiquant comme Kuhn le droit de ne pas en respecter la lettre).

Gerard Mortier dit ne pas aimer les enregistrements de ces opéras par Charles Mackerras, qui constituent encore aujourd'hui la base de la discographie. Il leur reproche sans doute de trop "lisser" la musique de Janáček pour la rendre plus facilement digestible: c'est également ce que je pense. Il y a bien des chefs qui savent rendre l'âpreté, la dureté, le mystère de cette musique, son étrange présence terrienne et exaltée, notamment chez les chefs sensibilisés à la musique contemporaine: pourquoi donc, après Kuhn et Albrecht, imposer encore un chef incapable d'assurer le niveau minimal de cohérence et de précision instrumentale dont cette musique a absolument besoin? Tomas Hanus est incapable de faire naître le discours musical de Janáček, faute de maîtrise minimale de la partition et de la technique de l'orchestre, si bien qu'il n'y a, de toute la soirée, aucune musique à entendre.
La distribution, correcte, n'y est pour rien: Charles Workman ou David Kuebler ne déméritent pas, mais que pourraient-ils faire face à ce néant? D'autant plus que le néant n'est pas que dans la fosse: on se demande bien comment on peut trouver du charisme à Angela Denoke. Sa voix banale serait tout à fait suffisante si elle était animée, mais son manque d'intelligence scénique est patent (mais après tout, il y a bien des gens pour trouver que Susan Graham est une tragédienne).
Quant à la mise en scène, elle ne vaut pas la peine de s'étendre: au fond, ce n'est que du Zeffirelli en costumes modernes (avec urinoirs). Pas gênant, mais le théâtre n'y existe pas au-delà des décors; quant à la transposition dans le monde du cinéma hollywoodien, elle ne fait que caresser le public dans le sens du poil...

Heureusement, l'Opéra Bastille nous a offert un très beau concert peu avant, avec la venue de Christoph von Dohnanyi: voilà un chef, voilà un orchestre qui, quand il le veut, est le meilleur du monde!

vendredi 27 avril 2007

À nos morts

Mstislav Rostropovitch est mort, et je lui rends bien volontiers hommage, pour son talent propre, son engagement constant en faveur de la musique contemporaine, son courage politique. Et pour une fois on parle de musique classique à la radio (y compris sur France Info, c'est dire).
Il y a un peu moins d'un an mourait György Ligeti, le compositeur qui incarne à mes yeux les années 1960-2000 de la même manière qu'Igor Stravinsky pour le demi-siècle précédent. Pas forcément le plus grand, parce que l'art n'a rien à voir avec une logique de classement, mais une sorte d'incarnation, d'essence, en toute indépendance et sans dogmatisme.
Quand Ligeti est mort, personne n'en a parlé et les salles de spectacle parisiennes ne lui ont toujours pas fait l'honneur minimal d'un concert d'hommage. C'est la vieille histoire: un interprète, on l'a sous les yeux, se présenter aux yeux des spectateurs est l'essence de son métier. Un compositeur travaille dans son coin, il n'y a rien à voir (j'ai le souvenir des saluts maladroits de Kurtag dans les années 90, ou de Berio venant saluer après Outis au Châtelet, ébouriffé et mal à l'aise). Donc on s'en moque. Désolé, mais pour ma part j'aurai toujours plus de d'admiration et de respect pour un compositeur que pour un interprète.

Après réflexion, je viens d'entendre que MM. Chirac et Donnedieu de Vabres (ministre français de la culture) ont rendu hommage à Rostropovitch, des hommages qui sonnent comme des insultes de leur part. Après tout, Ligeti a peut-être eu plus de chance.

lundi 23 avril 2007

La culture de la peur

J'ai été victime, en ce dimanche électoral, d'un des colis suspects qui polluent la vie des Français depuis plusieurs années. Il était dans mon wagon de métro: un pauvre petit sac à dos d'une banalité effarante, et trop petit pour contenir une bombe. Ce blog n'est fait ni pour parler de moi, ni pour parler de politique, mais d'une part ce petit incident m'a fait réfléchir, d'autre part la culture, en ce qu'elle forme nos cadres de pensée, est forcément politique.
Oui, il y a un risque terroriste; oui, il est bon de contenir ce risque, qui pèse bien moins sur nous que le risque d'accident de la route. Le problème est que ce risque a envahi notre culture, nos mentalités.
Le 11 septembre 2001 a été une libération pour le monde occidental. On sentait bien, avant, qu'on n'était pas rassuré, mais on ne savait pas très bien de quoi avoir peur. Le communisme avait depuis longtemps fini d'inquiéter qui que ce soit (ou presque), et il avait aussi, il y a longtemps, représenté pour beaucoup un espoir. Tandis que là: un ennemi parfait, invisible, planétaire. Et arabe: de quoi faire ressortir, mine de rien, le racisme latent de la société française. Et tout cela dans un consensus presque idyllique.
La sécurité devient donc, logiquement, la valeur numéro un, et la devise française: sécurité, sécurité, sécurité. La sécurité envahit tout: des transports en commun à Internet, de l'alimentation (manger n'a jamais été aussi sûr, mais cela n'empêche pas) aux inévitables "banlieues" (l'important dans la peur des banlieues n'étant pas ce qui s'y passe -qui ne concerne que ceux qui y habitent- mais la crainte généralisée, et invraisemblable, que cela déborde).
Bien sûr, tout cela n'est pas sans influence dans le domaine de la culture institutionnelle, et notamment dans sa réception par le public, qui cherche dans sa consommation culturelle avant tout la sécurité. Les institutions de référence (Opéra de Paris, Comédie Française) sont plébiscitées, les institutions plus audacieuses comme la Cité de la Musique souffrent. Le retour au répertoire du XIXe siècle, comme Louise ou La Juive, le repli sur le répertoire national, la marginalisation croissante de la musique contemporaine participent du même mouvement.
Et pourtant, la culture c'est l'inverse de cette sécurité; si vous ne prenez pas le risque de voir un spectacle qui constitue un risque, si vous ne vous limitez qu'aux spectacles les plus sûrs (grandes oeuvres avec de grands noms), vous n'en risquez pas moins d'être déçus, mais en plus vous êtes à peu près sûrs d'éviter les bonnes surprises. Tous les spectateurs qui sont allés voir Les Bassarides de Henze au Châtelet (d'avant Choplin...) en ont été, je crois, très heureux, alors que personne ne connaissait cette oeuvre; combien ont été déçus par le niveau musical de productions de l'Opéra de Paris?
Une chose est sûre: la peur affaiblit, et on peut dire aujourd'hui que les terroristes ont largement rempli leur objectif d'avilir les sociétés occidentales. Si elles veulent sortir victorieuses et grandies de la crise dans laquelle elles se sont plongées elles-mêmes, ce sera par leurs valeurs et leur culture. La sécurité n'en fait pas partie.

NB pour les lecteurs étrangers: ce message est écrit de France, mais cela ne veut pas dire que ce n'est valable que pour la France. Il y a, bien sûr, des nuances nationales (l'Allemagne est moins touchée par ce fléau de la peur, les Etats-Unis le sont plus encore), mais l'essentiel est valable pour l'ensemble des pays dits "développés".

mardi 17 avril 2007

Le Châtelet nous surprend

Oui, je suis surpris de voir la nouvelle saison du Châtelet. Je n'aurais pas cru que ce théâtre tomberait encore plus bas que cette saison, mais c'est fait. Annoncer une aussi pauvre saison (uniquement sur Internet pour l'instant, quant à la brochure...), qui plus est au moment où la vulgarité (Thaïs de Massenet avec Renée Fleming, pour ceux qui...) y règne déjà en maître, c'est bien audacieux.
Disons-le: j'ai trop vu de magnifiques choses dans ce théâtre pour admettre cela de gaieté de coeur. Qu'avons-nous donc pour l'année prochaine ? Deux spectacles de musique du monde, intitulés "opéras" on ne sait pourquoi (en tout cas, ce n'est ni des opéras, ni de la musique de Chine ou du Sahel...); deux opérettes de bas de gamme (Véronique et une zarzuela); 50 représentations de West Side Story (qui osera dire enfin que c'est de la musiquette à deux sous?); une création mondiale, mais d'un opéra confié à un compositeur de musique de film, qui produira donc sans doute de la soupe (le simple fait que Placido Domingo et l'Opéra de Washington soient porteurs du projet le montre).
Et UN, je dis bien UN opéra: Padmavati de Roussel, puisque je vous rappelle qu'il faut sauver le patrimoine FRANCAIS, NATIONAL (enfin c'est ce que disent certains...). Cela dit je ne connais pas cette oeuvre, qui est peut-être très bien; pour l'anecdote (car elle n'y est pour rien), elle est à l'origine d'un des premiers ratages de l'Opéra Bastille, à l'époque de Pierre Bergé (le plus nuisible personnage de la vie musicale française): une production avaient été prévue, les décors commandés et commencés - et on a tout arrêté, d'un seul coup. Bilan des courses: 1,5 million de francs pour rien...

L'autre problème, c'est évidemment les concerts: on se réjouit évidemment de retrouver Felicity Lott en récital et Marc Minkowski pour un concert Rameau - mais c'est tout! Pas de musique contemporaine, pas de baroque, pas de grands orchestres, quelle pitié!

La seule bonne nouvelle vient du côté de la danse: si on fuira la Compagna Nacional de Danza et son racoleur chorégraphe Nacho Duato, on se précipitera pour voir le ballet de Habourg, qui dansera un des grands ballets récents de son directeur-inspirateur-démiurge, l'un des plus géniaux chorégraphes d'aujourd'hui, John Neumeier. Et pourquoi pas le ballet de Lorraine...

Cette petite note positive mise à part, on a donc affaire à une saison vulgaire et populiste. J'ai bien dit populiste, pas populaire: le public visé, c'est cette bourgeoisie inculte qui se répand partout. Autrefois la bourgeoisie voulait justifier sa suprématie sociale par une supériorité culturelle: il suffit de voir ce qu'est devenu le journal Le Monde, avec la multiplication des pages Auto, Mode et Voyages au détriment de la rubrique Culture, pour voir où nous en sommes... Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour le reste de la société!

Toutes mes excuses pour ce message un peu trop parisien...
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