Je vous avais parlé (avec l'aide de commentateurs bienvenus) de la situation à l'Opéra-Théâtre de Metz, à la suite du non-renouvellement du contrat d'Éric Chevalier, nommé par un ancien adjoint à la culture battu aux élections qui avait voulu faire de l'Opéra son joujou : on me dit que son successeur est sur le point d'être nommé ; il reste à espérer que le successeur sera choisi de la façon la plus pragmatique possible et aura les moyens et l'ambition de faire revivre cette institution qui a un besoin criant de renouvellement qui ne saurait passer que par une politique intelligente, progressive et nécessairement moderne.
On me dit aussi que, Dieu merci, c'en est fini de la Biennale Ambroise Thomas, initiative incongrue et franchement réactionnaire qui n'avait pas de sens à Metz : les prévisionnistes peuvent donc rayer Françoise de Rimini de leurs petits papiers. Vraiment, bonne chance au nouveau, et bon courage face à tout le travail qui lui reste à faire (il est cela dit juste de signaler que, depuis le changement politique, des choses ont déjà été faites dans le domaine du théâtre, avec moins de pièces de boulevard importées de Paris et un peu plus de théâtre intelligent - même si ce n'est pas un auteur que je comprends particulièrement bien, mieux vaut mettre en avant le Messin Bernard-Marie Koltès plutôt que l'autre Messin Ambroise Thomas).
Pendant ce temps, on a aussi beaucoup parlé de Montpellier : la manière dont la mort de Georges Frêche, potentat local comme il y en a peu et honte de la gauche française, a entraîné immédiatement le départ du roitelet de la musique René Koering ("surintendant", excusez du peu, de la musique, autrement dit directeur de l'opéra et de l'orchestre) est très spectaculaire, et même si son successeur Jean-Paul Scarpitta est probablement sans intérêt (un metteur en scène à peu près inconnu, lui-même protégé de Koering, coopté et non recruté), cette chute est tout de même une bonne nouvelle. Petit extrait d'une interview d'il y a quelques mois, à lire dans La Gazette de Montpellier (tout l'interview vaut son pesant d'or) :
Je n'aime pas beaucoup me mettre en avant. Mais j'ai fait une carrière ! J'ai un nom dans l'histoire de la musique en France ! Il y a trois personnes qui ont un nom dans la musique en France aujourd'hui : Casadessus [sic] parce qu'il a fait Lille, Pierre Boulez parce qu'il a fait ce qu'il a fait, et moi. Ce genre de choses se paie !
Le grand mystère Koering, c'est comment un politicien au pire sens du terme a réussi à se fabriquer un étendard culturel qui concorde aussi bien avec lui-même...
Il me reste à parler d'un troisième cas, qui à vrai ne concerne qu'à peine la province : Macha Makaieff va prendre la direction du Théâtre de la Criée à Marseille. Parfait parachutage parisien, qui étend encore l'empire des Deschamps-Makaieff, en attendant que Mademoiselle (Juliette Deschamps) trouve à son tour un point de chute. Ils avaient une image de gauche, notamment grâce à la fabuleuse aventure lexicale et vestimentaire des Deschiens, mais ils sont parfaitement compatibles avec la droite, apparemment : il suffit de voir le certes drôle, mais incroyablement anti-moderne spectacle Feydeau (Un fil à la patte) monté à la Comédie-Française par Monsieur pour s'en convaincre...
dimanche 16 janvier 2011
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