mercredi 20 juillet 2011

Musiques estivales

Comme vous le voyez, ce blog a pris une petite pause (pas moi, juste le blog) ; mais pas d'angoisse, l'été va être chargé et j'ai et aurai beaucoup de choses à vous raconter - par exemple sur "ma" page Resmusica, où vous pouvez d'ores et déjà trouver ma critique du récent Saint François d'Assise de Messiaen à Munich (sans doute la représentation d'opéra la plus agaçante de la saison), mais bien sûr en premier lieu ici même. Pendant ces quelques jours, je n'ai pas rien fait, soyez-en sûr : j'ai ainsi appris
  • qu'Erfurt est une bien jolie ville avec un patrimoine médiéval surprenant ;
  • qu'il n'est pas forcément bon qu'un metteur en scène reprenne trop à son compte les principes énoncés par les personnages de l'oeuvre qu'il met en scène, ainsi de la jeune Américaine Lydia Steier, qui a fait sienne l'aversion pour tout travail que proclame le prince Danilo dans La Veuve joyeuse à Weimar (j'apprends pourtant qu'elle a travaillé avec Bieito et Wieler, ce qui ne se voit guère) ;
  • que tout n'est pas perdu pour le Festival de Salzbourg malgré l'arrivée au pouvoir de l'ultra-conservateur Alexander Pereira, puisqu'à côté d'idioties commerciales (La Bohème avec Netrebko ! au festival de Salzbourg !), on nous annonce sous la direction d'Ingo Metzmacher une production des Soldats de Bernd Alois Zimmermann, l'une des oeuvres phares de l'après-guerre lyrique, que je n'ai jamais vue sur scène ;
  • que Roland Petit est mort, mais je m'en moque un peu (la nécrologie est un sport assez vite lassant, et j'ai autant de bons que de mauvais souvenirs de lui) ;
  • que la province française est décidément irrécupérable, puisqu'au lieu de s'abêtir dans la résurrection du très heureusement oublié répertoire petit-bourgeois français dans des mises en scène certifiées mortes elle s'obstine à faire vivre le répertoire baroque, ainsi des Indes Galantes à Toulouse et d'Alcina à Bordeaux, qui plus est dans une mise en scène du remuant David Alden : les conservateurs auront intérêt à faire le voyage pour la première, ils auront l'occasion pour la première fois depuis longtemps d'exercer leurs gosiers à huées depuis trop longtemps à l'abandon ; 
  • et bien d'autres choses encore, mais ma mémoire est limitée...
À très bientôt pour d'autres aventures musicales !

lundi 11 juillet 2011

La route des festivals

Voilà, c’est fini – mais pas totalement, en fait : la saison régulière est à l’agonie (pensez, l’Opéra de Paris en est aux Enfants du Paradis de José Martinez, ce qui montre bien que la fin est proche), mais les festivals sont là pour redonner un peu de fraîcheur à cette saison estivale. C’est désormais une vieille habitude pour moi : on commence avec le Centre Acanthes à Metz, on continue avec le festival d’opéra de Munich et on achève la tournée à Salzbourg.

lundi 4 juillet 2011

Les chemins de la modernité (3) - Gurre-Lieder, le triomphe de Schoenberg

Les Cassandre ont eu tort : oui, il est possible de (presque) remplir Pleyel fin juin avec du Schoenberg. Ce qui faisait l'événement dans le concert de ce samedi, c'était avant tout l’œuvre programmée, ces gigantesques Gurre-Lieder qui mettent à mal les finances des institutions qui ont le courage de les affronter - la création en 1913 n'a eu lieu qu'après souscription, sous les auspices d'une association ad hoc. Personne en revanche n'aurait pensé en premier lieu à l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg et à son chef Marc Albrecht pour mener ce projet : eh bien, on ne peut que remercier la salle Pleyel d'avoir soutenu ce projet (donné comme il se doit également à Strasbourg), parce que le résultat orchestral a dépassé mes espérances.

Le grand méchant loup est devenu fréquentable :
Schoenberg idole des foules ? (portrait par Richard Gerstl)

mardi 28 juin 2011

Wayne McGregor, L'Anatomie de la prétention

Oui, bon, je sais. Mais vous comprenez, avec cette chaleur, il fallait bien que je me réfugie quelque part, et puis il n’y avait pas un concert correct à Paris en ce lundi soir. Donc générale du spectacle de Wayne McGregor à l’Opéra-Bastille – au moins, contrairement au cinéma, c’était gratuit. Comment ça s’appelait, déjà, cette chose ? La psychologie de la reptation, La scatologie de la déviation, L’autonomie de la fixation* ?
Vous en rêviez, hein ?  Moi non plus, en fait.

vendredi 24 juin 2011

Fin de saison lyrique à Paris : un bilan ?

Faut-il vraiment que je fasse un bilan sur cette saison lyrique parisienne ? Ou alors, peut-être, un non-bilan ? Voilà, jusqu'à la saison dernière encore, je voyais la quasi-totalité des nouvelles productions de l'Opéra de Paris ainsi qu'une honorable sélection de reprises, à la fois pour l'intérêt propre des différents spectacles et par attachement à cette institution, dont je suis les destinées depuis plus de 15 ans maintenant. Cette saison, le bilan est bien plus maigre : j'ai été absent de Paris pendant tout l'automne, à vrai dire, alors que je n'aurais pas méprisé Il Trittico, qui est sans doute ce qui est le plus supportable dans l’œuvre de Puccini (j'ai un bon souvenir du Tabarro vu à Lyon il y a quelques années), ou encore Mathis le peintre, pour découvrir l'œuvre malgré toutes mes réserves face à la musique de Hindemith (une écoute de la retransmission me laisse entendre que je n'ai de fait pas manqué grand-chose).
Angela Denoke ou ce que devrait être une diva

lundi 20 juin 2011

Idoménée est au-dessus des huées

La disette en spectacles lyriques intéressants à Paris est telle qu’on en vient à questionner son propre plaisir : l’Idoménée de Mozart que propose en ce moment le Théâtre des Champs-Élysées est-il vraiment un bon spectacle, ou sont-ce simplement les circonstances qui portent à l’indulgence ? Soyons pour une fois franc : mes bons amis, je m’en moque complètement et laisserai ces interrogations à autrui.

Qui disait que le cinéma, c'était faire faire de jolies choses à de jolies femmes ?
Sophie Karthäuser (photo TCE/Alvaro Yanez)

samedi 18 juin 2011

... à Londres, à Londres (ter)

Retour à Londres comme promis, avec cette fois quelques mots sur ce qui s'y passe en danse et en matière de concerts.
D'abord la danse, en l'occurrence pour un triple bill, un spectacle de trois ballets, réunis en l'occurrence par une sorte de parenté musicale, entre les Scènes de Ballet de Stravinsky, le concerto pour orgue de Poulenc et une énième version du Sacre du printemps.
Avant de commenter le spectacle proprement dit, je voudrais parler une minute de la salle, de ce Royal Opera House à la fois si aristocratique et si accessible.
Londres\DSCF2568
Bienvenue chez la reine

dimanche 12 juin 2011

... à Londres, à Londres... (bis)

Londres est une ville fatigante. Non seulement on passe son temps à affronter des couloirs de métro bondés, mais en plus on ne sait plus où donner de la tête tellement l'offre culturelle est débordante. En quelques jours, j'aurai réussi à voir deux opéras, un ballet, de la musique de chambre (dont, comme premier contact avec le sympathique Wigmore Hall et sa programmation foisonnante, un très mauvais récital de violon). Sans parler des musées, dont le Victoria and Albert qui est quand même un des plus épatants musées du monde (sans parler de son non moins épatant café) : si vous voulez visiter la toute nouvelle section Moyen Âge et Renaissance, ne vous pressez pas trop, ça ne prend que 3 ou 4 heures, à condition de ne pas trop traîner dans la partie Renaissance...
Mais foin de musées, on n'est pas là pour ça.
Je voulais comme d'habitude vous parler de plein de choses différentes - balletomanes, toutes mes excuses, mais je vais me contenter d'opéra pour cette fois-ci !
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